Le Marchand de sable : Marqué par des années de prison, Djo, livreur de colis en banlieue parisienne, vit modestement chez sa mère avec sa fille. Un jour, une tante qui vient de fuir le conflit ivoirien débarque chez eux avec ses trois enfants. Dans l’urgence, Djo réussit à leur trouver un local. Mais face à la demande croissante et dans la perspective d’offrir une vie décente à sa fille, Djo bascule et devient marchand de sommeil.
Le Marchand de sable
C’est une réalisation de Steve Achiepo qui était un ancien agent immobilier, et acteur le temps d’un film. Il a écrit le scénario avec Romy Coccia Di Ferro. Le Marchand de sable a été dans la sélection Les Coups de coeur au Festival du Film Francophone d’Angoulême 2022. Ce drame français est sorti le 15 février 2023 en salle.
Un état des lieux accablant
En 2022, la France comptait plus de 4 millions de personnes souffrant du mal-logement. Un chiffre donnait directement par la Fondation Abbé Pierre. Cette donnée est indispensable pour comprendre Le Marchand de Sable. Ce drame est clairement dans une tendance sociale par sa thématique impactant des marchands de sommeil. On voit tous les problèmes en France autour du logement, que ce soit le manque, les foyers surchargés et donc comment les marchands de sommeil en profite. L’État est incapable de subvenir au besoin des mal-logés ce qui crée cette tension. Afin de faire une ambiance intemporelle, Steve Achiepo nous propose une esthétique urbaine et datée.
Le combat de Djo
Afin tout de même de mettre son film dans le concret, le réalisateur a choisi de le faire se dérouler durant la crise ivoirienne Gbagbo – Ouattara en 2010-2011. Nous prenons un point de vue immersif à travers le regard de Djo. Au départ, il assiste impuissant en voyant des connaissances à la rue, puis se laisse déborder quand il tente de changer les choses. L’implication émotionnelle est très forte à ses côtés. Grâce à lui, nous comprenons beaucoup d’enjeux. Dans un premier temps sa situation devant le constat dramatique du mal-logement. Puis, on se rend compte que même la meilleure bonne volonté peut dégénérer tellement il y a de requin sans pitié.
Pour porter ce rôle de Djo, nous avons droit à un excellent Moussa Mansaly. L’acteur (et rappeur) français nous touche par son interprétation. Dans un rôle plus en retrait, Ophélie Bau est meilleure que dans Mektoub My Love : Canto Uno. Cependant, en tant que travailleuse sociale, elle n’arrive pas à convaincre dans les passages plus émouvants. Pour dénoter de ces deux personnes étant le côté de la société voulant améliorer la situation, il y a le caractériel Pol White, mais surtout Benoît Magimel. Même s’il est peu présent, ce dernier joue parfaitement l’homme riche dans l’ombre et qui exploite la misère.
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