On est fait pour s’entendre : Antoine semble n’écouter rien ni personne : ses élèves (qui lui réclament plus d’attention), ses collègues (qui n’aiment pas son manque de concentration), ses amours (qui lui reprochent son manque d’empathie)… Et pour cause : Antoine est encore jeune mais a perdu beaucoup d’audition. Sa nouvelle voisine Claire, venue s’installer temporairement chez sa sœur avec sa fille après la perte de son mari, rêve de calme et tranquillité. Pas d’un voisin aussi bruyant qu’Antoine, avec sa musique à fond et son réveil qui sonne sans fin.
On est fait pour s’entendre
C’est la troisième réalisation de l’acteur Pascal Elbé mais seulement sa première comédie. Il en a aussi écrit le scénario. Le 17 novembre 2021 en salle.
Premier coup de cœur de la semaine que cet excellent On est fait pour s’entendre.
J’entends bien ou j’entends rien ?
Pour écrire cette histoire, Pascal Elbé s’est basé sur sa propre expérience. En effet, l’homme de 54 ans souffre d’une surdité découverte tardivement. Il faut savoir que cela est assez courant car l’OMS estime à environ 466 millions les personnes touchées par une déficience auditive handicapante dans le monde. Il serait dans les 10 millions en France à avoir un problème d’audition. Tout cela en sachant qu’après 50 ans, une personne sur trois a des difficultés auditives, et plus d’une sur deux après 80 ans. Ce qui va se passer durant cette comédie romantique est donc fortement probable. Le scénario est certes simple mais bien appliqué. Il n’y a aucune imperfection. Ça permet de se mettre vraiment facilement dans le récit.
Beaucoup du ressenti de On est fait pour s’entendre est basé sur la surdité. À de très nombreuse reprise, on va être plongé en immersion dans la tête d’Antoine. Comme ce professeur, notre audition va être bouchée. Bien entendues, nous aurons aussi le regard extérieur, entrainant des situations cocasses et très amusantes. Rassurez-vous, ça ne tombe cependant jamais dans la mesquinerie. C’est tout de même intéressant d’être à sa place. On va découvrir la sensation de l’appareil qui augmente les sons, le silence alors qu’on sait que le bruit est présent mais aussi passer justement du vide à l’agitation lorsque l’appareil auditif est mis. Ces parties m’ont régalé car c’est auditivement fascinant. Cela me rappelle film Américain sound of Métal sorti cette année qui proposait le même type d’expériences.
Rien !
Au-delà de ce ressenti sensoriel, et de son humour visant toujours juste, cette comédie romantique se distingue par l’émotion qu’elle dégage. Déjà, car c’est beau de voir une romance naissante entre deux êtres que pourtant tout opposé. Ensuite, un élément vient changer la donne. Il s’agit de la petite Violette. Cette enfant n’a plus parlé depuis que son père est mort. Son évolution est tout simplement magnifique. Les passages lui étant consacré sont fabuleux. Comme dit tout à l’heure, c’est très simple mais tellement beau. Tous les personnages ont tendance à évoluer et nous attendrir. Antoine le rugueux n’aime pas la vie car il est dans l’inconnu avec son handicap, à lui de l’apprivoiser et d’apprendre à vivre avec. Quant à Claire, son deuil ne se fait pas pourtant elle va devoir sortir de sa carapace pour continuer à vivre.
J’ai adoré le casting qui est génial. Le duo composé de Sandrine Kiberlain et Pascal Elbé m’a régalé. Il y a une belle alchimie que ce soit dans la haine ou l’amour. Les acteurs secondaires vont être méticuleusement choisi avec des choix de goût comme François Berléand, Marthe Villalonga, Claudia Tagbo ou encore Emmanuelle Devos. On peut aussi apercevoir quelques rôles de passages portés par des gens de talent à l’image de Michel Boujenah en docteur durant quelques minutes. Il ne faut pas oublier bien sûr Manon Lemoine dans son interprétation parfaite de Violetta.
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