À quel prix ? : Retour sur le parcours de l’avocat bénévole Kenneth Feinberg, expert dans la rémunération des victimes notamment celle des attentats du 11 septembre 2001.

À quel prix ?
C’est une réalisation de Sara Colangelo qui a adapté le livre de Kenneth R. Feinberg intitulé “What Is Life Worth ?: The Unprecedented Effort to Compensation the Victims of 9/11”. Le scénario a été écrit par Max Borenstein qui avait fait celui des quatre du MonsterVerse. À quel prix ? a été présenté en avant-première au Festival du film de Sundance 2020.
Le 11 Septembre 2001, les attentats du World Trade Center et du Pentagone ont traumatisé les Etats-Unis, et le monde. 20 ans après, on revient dessus avec cet excellent biopic.
Une formule objective
Il n’est pas rare d’avoir le thème du 11 Septembre qui ressort dans un film ou un documentaire. Souvent, c’est pour aborder le terrorisme ou le dérouler des attaques en elle-même. Cependant, il est rare d’en voir un se consacrer à l’après pour les victimes et surtout ce côté compensation financière. Cela peut paraître évident, mais en réalité savoir comment tout ce processus va se dérouler est complexe. Ce film est donc extrêmement instructif. Comment réussir à mettre une somme sur une perte humaine ? Une question délicate qui sera abordée dans A quel prix ? Certains diront que ce procédé est inhumain, d’autres nécessaires. Une chose est sure, il a existé et ce film le décrit parfaitement. On apprend surtout que la création de ce fond pour les victimes n’a rien d’altruiste, mais c’est juste une manière de ne pas couler l’économie.
Attention, il ne faut pas penser qu’on va passer notre temps à voir des hommes et des femmes derrière un bureau à faire des calculs. Loin de là ! On va directement être confronté à la douleur des familles à travers les diverses doléances qu’ils font. Ils ne comprennent pas, à juste titre, pourquoi l’État les traite de cette façon. Ce récit va être très complet car on va suivre ces familles jusqu’au bout du processus. J’aime aussi cette prise de hauteur sur les événements et montrer les conséquences après le chaos. À noter qu’étonnamment il n’y aura pas de patriotisme mis en avant.
Pour donner le prix d’une victime
Même si pendant une grande partie du film, le ton va être neutre, nous laissant juge froid de cette horreur. Le choix a été fait ensuite d’humaniser les victimes. Une partie cruciale car elle va apporter une immense émotion. Par moments, on va avoir les familles des victimes faire un témoignage sur leur proche, comme par exemple un appel téléphonique pour leur annoncer qu’ils vont mourir. Des passages qui prennent aux tripes et m’ont donné la larme à l’œil. On va mettre un visage, une histoire sur ces morts. C’est la chose la plus efficace et touchante pour donner toute l’ampleur à un drame. On ne va pas en voir beaucoup mais c’est suffisant pour marquer.
Pour mener la barque, Michael Keaton va enfiler son costume d’avocat. Il est tout simplement parfait dans ce rôle. Cet acteur sublime tous ceux autour de lui. Parce que la tâche n’est pas facile, un homme va s’opposer à lui et il sera joué par Stanley Tucci. Lui aussi est exceptionnel. Ils vont avoir peu de confrontation directe, mais chacune vaut son pesant d’or. Pour avoir les épaules des événements, on ne pouvait pas trouver mieux que ces deux-là.
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