Gran Turismo : Retrace l’incroyable histoire vraie d’une équipe d’outsiders : un gamer issu de la classe ouvrière, un ex-pilote de course raté et un cadre idéaliste de l’industrie du sport automobile. Ensemble, ils risquent tout et s’attaquent au sport le plus élitiste au monde.
Gran Turismo
Gran Turismo, réalisé par Neill Blomkamp et sorti le 9 août 2023 au cinéma, est un film d’action/drame/biopic. Il est produit par Sony, qui a choisi d’adapter son jeu de course de voiture homonyme : Gran Turismo.
Un film en plusieurs parties
S’il y a bien une chose que je me suis dit en sortant de la séance, c’est que ce film n’en prend pas de risques. Se reposant sur sa notoriété, due au jeu vidéo, et à son histoire tirée de la réalité (bien que modifiée sous certains aspects), Gran Turismo nous livre certes un bon divertissement, mais pas mémorable comme il aurait pu l’être.
Comme expliqué dans le film, les courses de voiture commencent toujours par un tour de chauffe, où les voitures sont sensés faire monter la température des pneus, en faisant des zig-zag.
Gran Turismo ne déroge pas à la règle : le métrage commence lentement, dans une première partie qui correspond exactement à un tour de chauffe. Les acteurs tâtonnent, le scénario et les enjeux se mettent en place assez difficilement, le rythme est encore assez lent. Je ne dirai pas que cette partie est complètement ratée, comme tout début de film, on ne peut pas démarrer à fond les ballons, au risque de perdre le spectateur dès le début, mais il faut savoir trouver un juste milieu.
L’histoire prend un tournant dynamique, où l’on roule enfin dans de vraies voitures. Jann se confronte désormais à ses semblables, d’autres simracers, qui, comme lui, n’ont jamais expérimenté l’asphalte, le vrai.
Enfin, dans la dernière grosse partie, où Jann est confronté aux pilotes professionnels, le rythme s’accélère encore, pour trouver un semblant d’équilibre. Cette cadence effrénée correspond mieux au métrage, alternant entre montage dynamique, de plans de drones, de plans en voiture, près du sol, et de panoramiques rapides sur les voitures qui passent en un éclair.
Malgré ce montage endiablé, le film semble ramer un peu parfois. Peut-être car la sélection des scènes et des plans n’est pas vraiment précise. Enchaîner très rapidement les plans ne suffit pas à rendre un film captivant. Le montage aurait pu être plus digeste. De plus, la caméra tressaute énormément, je ne sais pas si c’est un parti pris, mais même dans ce cas je ne pense pas que ce soit le plus convenable pour ce film.
Un style assumé
Une chose que j’ai beaucoup apprécié est l’utilisation de la musique et des effets spéciaux. Les moments où Jann se projette l’image de la voiture, alors qu’il est en train de jouer à son jeu vidéo sont très réussis. Bravo aux monteurs ! Les effets de lumières, des trais numériques, avec la caméra qui se déplace en tournant autour de la voiture imaginaire sont assez design. Cela apporte vraiment une plus-value au style !
Concernant la musique, rien de bien novateur, mais elle se cale bien sur les scènes de course, comme d’entrainement. Un style de rap qui donne envie de bouger la tête, c’est tout ce qu’on demande ! Au niveau des scènes plus émotionnelles, le rythme retombe, les transitions sont bien réussies.
Les scènes d’accidents sont vraiment réalistes, tout en vitesse, en stress. Il faut dire que la course de voiture est un sport dangereux. Il en suffit de peu pour retransmettre cette sensation de tension, jusqu’au moment où le choc se produit. J’ai été agréablement surprise par l’intérêt que j’éprouvais quant aux résultats des courses. Surtout lors de la dernière, qui sans trop spoiler, est très prenante.
Des acteurs plus ou moins convaincants
J’ai beaucoup aimé le personnage de David Harbour (Jack Salter). Bien que très fidèle à lui-même, ce rôle ne changeant pas non plus drastiquement de ce qu’il propose d’habitude. Son alchimie avec Archie Madekwe (Jann Mardenborough) est bonne !
En revanche, le personnage de Orlando Bloom est assez décevant, une façon de parler insupportable, et un rôle très insipide.
Les rôles du père et de la petite amie sont un peu laissés pour compte. Ils auraient pu servir à quelque chose, mais leurs relations sont assez peu explorées, du moins trop superficiellement. Le père aurait pu avoir un rôle réellement décisif dans la confiance en soi de son fils. On a l’impression que Jann est très peu influencé par son père. Alors que cette figure paternelle qui a failli à son fils aurait pu marquer un grand obstacle. (encore une fois, c’est inspiré d’une histoire vraie, alors j’en demande peut-être trop).
En résumé
Beau coup de pub de la part de Gran Turismo, Playsation, Nissan, Puma, et… Je ne vais pas continuer trop longtemps, le nombre de logos de marque apparaissant dans ce film étant un record, cela me prendrait trop longtemps de tous les citer.
Il est intéressant d’en apprendre plus sur l’histoire des simracers, que je ne connaissais absolument pas, et le film est un divertissement réussi, bien qu’on note le faible taux de prise de risque.
Enfin, à partir du moment où David Harbour nous conseille les sons de Black Sabbath, le film ne peut être que bon… N’est-ce pas ?
“This feeling when time slows down, and it’s just you and the car… Now I can only get it when I listen to Black Sabbath”
Jack Salter – Gran Turismo – 2023
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