Les Rascals : Les Rascals, une bande de jeunes de banlieue, profite de la vie insouciante des années 80. Chez un disquaire, l’un d’eux reconnait un skin qui l’avait agressé et décide de se faire justice lui-même. Témoin de la scène, la jeune sœur du skin se rapproche d’un étudiant extrémiste qui lui promet de se venger des Rascals. Alors que l’extrême droite gagne du terrain dans tout le pays, la bande d’amis est prise dans un engrenage. C’est la fin de l’innocence…
Les Rascals
C’est le premier long-métrage de Jimmy Laporal-Tresor après la réussite de son court Soldat noir en 2021. Il a écrit le scénario avec Sébastien Birchler (II) et Virak Thun. Les Rascals a été présenté au Festival du cinéma américain de Deauville 2022. Ce drame français sort le 11 janvier 2023 en salle.
Retour sur le Paris des années 80
Dans les années 80, les bandes s’affrontaient régulièrement à Paris. Beaucoup de documentaires se penchent sur le duel sanglant entre les skins et les Black Dragons. Les Rascales nous propose de se pencher sur cette genèse. On aurait pu penser que ce film serait comme un coup-de-poing, mais pas du tout. Il va prendre le spectateur par l’intérêt de sa thématique, en revanche, il manque quelque peu d’intensité. Le rythme est trop ronronnant. Heureusement, l’histoire a assez de rebondissements pour ne pas s’ennuyer. Surtout que les vingt dernières minutes donnent beaucoup de tonus. Elles vont d’ailleurs donner tout leur sens au récit.
La montée des skins
Le suivi des bandes est bien équilibré. On sera parfois avec les Rascals, une bande représentant la jeunesse de banlieue et souvent fils d’immigrés. Quelques larcins et un goût pour la bagarre occupent leur temps libre. Le plus frappant est les passages avec les skins. Il y a beaucoup de références aux mouvances d’extrême droite comme par exemple le GUD ou les élections européennes de 1984 qui ont vu le FN prendre une place importante dans le paysage politique français. Le discours des skins est ouvertement raciste. En 2023, alors que le RN n’a jamais été aussi important, il est primordial de se rappeler d’où vient ce mouvement.
Si Les Rascals manque de dynamisme, c’est en grande partie à cause de l’échec du casting. Que ce soit Jonathan Feltre ou Missoum Slimani, aucun n’arrive à avoir le charisme suffisant. De plus, il y a toujours une distance entre les personnages et nous. Le lien émotionnel ne se fait pas aisément. Il faut tout de même reconnaître qu’avec son expérience, Victor Meutelet s’en sort largement mieux. Il est sûrement la raison pour laquelle les skins sont plus intéressants à suivre.
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