Toute la beauté et le sang versé : Nan Goldin a révolutionné l’art de la photographie et réinventé la notion du genre et les définitions de la normalité. Immense artiste, Nan Goldin est aussi une activiste infatigable, qui, depuis des années, se bat contre la famille Sackler, responsable de la crise des opiacés aux États Unis et dans le monde. Toute la beauté et le sang versé nous mène au cœur de ses combats artistiques et politiques, mus par l’amitié, l’humanisme et l’émotion.
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Toute la beauté et le sang versé
La journaliste et cinéaste Laura Poitras revient sur le grand écran après son documentaire Citizenfour en 2015 sur Edward Snowden (Oscar du meilleur documentaire). Elle s’empare d’un sujet délicat concernant la crise des opioïdes aux Etats-Unis. Toute la beauté et le sang versé à eu le Lion d’or à Venise en 2022. Ce documentaire américain est à retrouver en salle depuis le 15 mars 2023.
Un documentaire poignant
500 000 de personnes : c’est le chiffre exorbitant de personnes ayant succombé à des overdoses d’oxycontin en 20 ans. Cet opiacé est directement lié à la famille Sackler, propriétaire et fondatrice de la société Purdue Pharma qui finance paradoxalement l’art en vendant ces médicaments.
La complexité et l’intelligence de ce documentaire réside dans sa narration : au-delà de simplement dénoncer cette industrie de drogues pharmaceutiques, le récit mélange cette lutte à un scénario biographique romancé de la photographe Nan Goldin.
Toute la beauté et le sang versé est poignant, bouleversant et dur. Évoquant un sujet atroce et horrible Laura Poitras arrive à sublimer le tout d’une sensibilité remarquable.
Nan Goldin est l’une des photographes les plus célèbres de sa génération mais c’est aussi une activiste qui a lancé le mouvement PAIN luttant contre Purdue Pharma. Ce mouvement milite depuis des années contre la famille Sackler, responsable de la crise des opiacés aux États-Unis et dans le monde.
Le combat d’une vie
Avec toute la beauté et le sang versé, Laura Poitras nous emmène au cœur de cette lutte politique en ajoutant les combats artistiques de Nan Goldin et en y semant ses histoires, ses relations, de l’émotion et de l’humanité malgré cette cruauté.
Ce documentaire est digne d’être qualifié comme du grand cinéma. Il est rempli d’une force, d’une sagacité, d’une humanité et de réflexion sur les questions de la vie, de la mort, de l’injustice et de l’espoir.
Le montage est subtil, la musique rythme le film et ce double récit fait la prouesse de ce documentaire qui révolutionne le genre.
Avec sa voix rauque et émouvante, Nan Goldin raconte son histoire, ses souffrances, ses luttes, son art en superposant son combat artistique et politique avec ses propres conflits intérieurs.
Au-delà de nous replonger dans cette crise atroce, toute la beauté et le sang versé dépeint le portrait d’une femme forte, courageuse et intelligente qui a beaucoup souffert mais qui ne cesse de garder espoir en ses convictions, en son art et en ses opinions et lutte pour une justice.
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