Emmett Till : Jeune veuve élevant seule son fils de 14 ans, Mamie Till Mobley est aussi l’unique femme noire travaillant pour la US Air Force à Chicago. Quand Emmett est assassiné parce qu’il aurait sifflé une femme blanche dans le Mississippi de 1955, Mamie bouscule les consciences en insistant, lors des obsèques, pour que le cercueil de son fils reste ouvert et que l’opinion publique comprenne l’horreur qu’il a subie. Un geste fort pour refuser l’oppression et la haine. Elle cède également au magazine Jet les droits exclusifs de publication des photos de son fils mutilé, si bien que le monde entier s’émeut de ce lynchage particulièrement atroce. Avec courage, Mamie Till s’engage dans le mouvement des droits civiques et devient une militante active pour la NAACP, principale organisation de défense des Afro-Américains, réclamant davantage de justice sociale et d’accès à l’éducation pour la communauté noire.
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Emmett Till
Après Clemency, Chinonye Chukwu revient avec Emmett Till, accompagnée par Keith Beauchamp et Michael Reilly pour l’écriture du scénario. Ce biopic/drame américain est sorti en salle le 8 février 2023.
Un récit fondamental
Emmett Till est un film important ; autant pour comprendre le lancement des droits civiques aux Etats-Unis, que pour se rendre compte de l’horreur infligée à ce jeune adolescent. Le long-métrage est essentiel aussi concernant la compréhension de l’ampleur du racisme des années 50 aux Etats-Unis.
Au-delà de cette importance historique, c’est le combat d’une mère face à l’injustice qu’à subit son fils qui va nous bouleverser. Mamie dégage une force surhumaine, un pacifisme inébranlable et mène un combat non pas que pour son fils, mais pour tous les afro-américains.
Danielle Deadwyler est juste transcendante. Elle est si fragile, si déchirante tout en restant forte, combative et révoltée (nous aussi d’ailleurs).
Bien plus qu’un film portant sur le meurtre d’un enfant et le combat d’une mère, Emmett Till porte haut et fort les accusations de cette violence raciste d’une nation, dénonce une injustice sans nom et montre que ce n’est pas si lointain, bien au contraire…
Entre le chagrin, la colère, l’injustice, l’indignation, la répugnance, le spectateur vit avec Mamie chaque étape. Le deuil qu’elle vit nous transperce de tous les côtés.
Un travail éblouissant
Chinonye Chukwu nous replonge parfaitement dans les années 50, tant par les décors que les costumes ou encore la mise en scène.
Les acteurs sont, tous sans exception, écrits et interprétés avec intelligence et subtilité. Danielle Deadwyler est poignante dans le rôle de Mamie. Elle incarne à la perfection son personnage et soulève ce film à merveille. Jalyn Hall, qui interprète Emmett, est solaire, énergique et attachant. Frankie Faison et Whoopi Goldberg sont somptueux. Haley Bennett est détestable mais incarne son rôle divinement.
La photographie est ingénieuse. En étant intimiste, Bobby Bukowski parvient à dévoiler la haine, la monstruosité et l’horreur derrière chaque visage, chaque scène chaque plan.
Un grand film, une grande histoire, des acteurs divins, Emmett Till nous foudroie.
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