Tout s’est bien passé : Emmanuèle, romancière épanouie dans sa vie privée et professionnelle, se précipite à l’hôpital, son père André vient de faire un AVC. Fantasque, aimant passionnément la vie mais diminué, il demande à sa fille de l’aider à en finir.

Tout s’est bien passé
C’est une réalisation de François Ozon dont les deux derniers films Grâce à Dieu (2019) et Eté 85 (2020) avaient été salués par la critique. Pour ce nouveau drame, le Français va adapter le livre éponyme d’Emmanuèle Bernheim, publié en 2013 et dans lequel elle raconte comment elle a aidé son père à mourir. Tout s’est bien passé est présenté en compétition au Festival de Cannes 2021.
J’avais bien aimé les précédentes réalisations de François Ozon. Je suis donc vraiment déçu de cette nouvelle que j’ai trouvé pas terrible.
Accepter la volonté de son père
Je n’ai pas du tout accroché avec de nombreux parti pris durant ce film. Déjà, il faut commencer par la façon dont l’histoire est construite. Tout va être vu du point de vue de la fille Emmanuèle. Seulement le hic, c’est que son personnage est à peine exploré. On reste trop dans la surface de ses actions. C’est une pure observation de ses réactions par rapport à la maladie de son père. Il manque la partie recule émotionnelle construite grâce justement à une exploration en profondeur. J’ai trouvé cela dommage que ça soit éludé. Comme la partie du père ne l’ai pas plus, c’est embêtant.
En effet, le côté émotionnel pour ma part était totalement absent. Au début à la limite, mais ça dégénère rapidement. En plus de ne pas être attaché aux personnages, va se rajouter une vision négative d’eux. Le père est présenté comme un homme ayant maltraité psychologiquement sa fille, et cette dernière est d’un égoïsme très limite avec sa sœur pourtant bienveillante. Les deux protagonistes principaux sont donc agaçants. Difficile à partir de cela d’avoir une connexion et d’être touché par ce qui se passe.
Ou le convaincre de changer d’avis.
Pourtant, avec les deux acteurs de renom proposé, c’était du pain béni. Sophie Marceau et André Dussollier sont fantastique dans leur performance en tant que tel. Ce n’est réellement pas de leur faute si ça ne décolle pas. J’ai été particulièrement impressionné par André Dussollier. Jouer un homme ayant eu un AVC, ça ne doit pas être de tout repos. Le casting secondaire avec notamment Géraldine Pailhas, Grégory Gadebois et Eric Caravaca a beaucoup de potentiel.
Les thématiques abordées sont de base percutante mais elles ne vont pas être bien traité. En effet, on fait du sur place pour à peu près tout. Le fait de voir un proche souffrir ne va nulle part car on ne voit pas les conséquences sur leur vie. On ira même jusqu’à tomber parfois dans le misérabilisme malsain avec des séquences assez inutiles à part se délecter de la souffrance d’autrui. Quant au suicide assisté, ce débat est réglé avec une facilité déconcertante.
Vous pouvez continuer à me suivre sur Instagram , Twitter et Facebook
Visitez le site de notre Partenaire YouthCulture