Les Bouchers verts : Deux amis, l’ambitieux Svend et Bjarne le rêveur, décident de monter leur propre boucherie afin d’échapper à un patron étouffant. La clientèle se fait rare jusqu’à ce que leur ancien employeur les mette à l’épreuve en leur offrant d’organiser le dîner du Rotary Club. La chance tourne à la suite d’un malencontreux accident qui permettra à Svend d’offrir, une recette « sauce maison », une viande à la saveur très originale mais à l’approvisionnement plus que délicat…
Les Bouchers verts
C’est une réalisation de Anders Thomas Jensen. Il retrouvera Mads Mikkelsen quelques années plus tard sur Riders of Justice. Cette comédie danoise est sortie le 26 janvier 2005 en salle. Elle est désormais disponible sur Shadowz.
L’histoire macabre de la boucherie
Au cinéma, les réalisateurs rivalisent d’imagination pour proposer des histoires originales. Il arrive parfois que certaines idées soient brillantes et qu’elles marquent durablement les esprits. C’est le cas du concept de la boucherie cannibale, qui a inspiré de nombreux films au fil des années dont la comédie française “Barbaque”.
Son exploitation est faite dans le bon ton. Il n’y a pas d’exagération veine. Cela permet de croire que cette histoire aurait pu être vraie. D’ailleurs, une Allemagne dans les années 20, Fritz Haarmann s’était fait surnommer « Boucher d’Hanovre » en tuant puis vendant la “viande” de ses victimes.
Une ambiance froide
L’ambiance de Les Bouchers verts est très froide, en particulier en raison de sa colorimétrie. Les couleurs sont sombres, ternes et dépourvues de chaleur, créant une atmosphère peu engageante et peu propice à l’empathie envers les personnages.
En outre, il est difficile de se connecter avec les personnages. On sent une distance avec eux, en partie due à la froideur de l’ambiance. Leurs caractères ne sont pas assez développés, et ils manquent un peu de personnalité.
L’aspect dramatique du film est trop mis en avant. Cela empêche de pouvoir ensuite bien profiter e l’aspect plus comédie. Surtout qu’il n’y a pas véritablement d’émotion à la clé.
Humour noir maladroit
Il est difficile de rigoler devant cette mise en situation. Les personnages évoluent dans un environnement peu engageant, peu propice à la comédie. Les situations cocasses sont peu nombreuses. De plus, l’humour noir ne fonctionne pas. Cela est due au fait que le ton du film est maladroit.
Pourtant, il y a de nombreux passages à potentiel. Les situations qui pourraient être amusantes par leurs côtés décalés ne sont jamais suffisamment exploitées. Pour bien rigoler devant l’horreur du cannibalisme, il faut se tourne vers Barbaque.
Un duo prometteur
Mads Mikkelsen est très bon dans son rôle. Cependant, il s’enferme trop dans son personnage, qui manque de dynamisme. Ses réactions sans empathie auraient pourtant pu être la clé pour l’humour noir.
En revanche, Nikolaj Lie Kaas est un ton au-dessus. Il s’approprie pleinement son personnage et le fait vivre avec beaucoup d’intensité.
Les deux acteurs fonctionnent bien ensemble, mais on aurait aimé voir un peu plus de friction entre eux. Leur alchimie est indéniable, mais leur collaboration manque parfois d’explosivité. Cela aurait pu ajouter une dimension supplémentaire au film, qui aurait gagné en intensité.
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