Gagarine – Hommage à la cité de briques rouges (Drame – Très bien – Cinéma)

Youri, 16 ans, a grandi à̀ Gagarine, cité de briques rouges d’Ivry-sur-Seine, où il rêve de devenir cosmonaute. Quand il apprend qu’elle est menacée de démolition, il décide de rentrer en résistance.

C’est le premier long-métrage de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh. Il est le prolongement du court-métrage que les deux avaient fait ensemble en 2015. Le scénario a été écrit avec Benjamin Charbit (La Nuit venue). Le film a eu le Label “Les premiers films” au Festival de Cannes 2020.

Cette cité, construite en 63, était emblématique de la ceinture rouge communiste autour de Paris. Sa destruction en 2020 était donc un événement qui accouchait de ce très beau drame.

En faisant ce film, les réalisateurs ont donc rendu un superbe hommage aux habitants et à cette cité, qui a marqué tant de générations. Que ce soit par l’inauguration par la venue du cosmonaute soviétique Youri Gagarine, ou encore la destruction, les images d’archives vont apporter beaucoup d’émotion. Elles sont placées aux bons moments. Au-delà de Gagarine, on peut voir des clins d’œil à d’autres quartiers détruits comme La Coudraie à Poissy.

Mon ressenti s’est découpé en 3 axes au fur et à mesure de l’avancement. On commence par un panorama du quartier. A travers la quête de Youri pour sauver de la destruction, on a le droit à des histoires des habitants. Cela montre une image positive, comme une famille soudée. J’ai aimé l’énergie dépenser pour la résistance, une preuve d’amour.

Comme vous vous y attendez, ce combat était perdu d’avance, mais cela ne va pas faire baisser les bras de Youri. Il ne veut pas quitter son foyer. Tout le concept autour de sa volonté d’être cosmonaute va ressortir. Une phase un peu expérimentale où va s’enchainer jeu de cadrage et de lumière. Une atmosphère particulière se crée. J’ai trouvé que c’était une vraie curiosité.

Puis, de manière fluide et naturelle, on va conclure par des passages plus poétiques. Comme une finalisation de cette aventure, on va ressentir réellement ce qu’il y a dans la tête de Youri. Il se laisse porter par son rêve. Des musiques lunaires viennent donner une autre dimension à ces moments très beaux.

J’ai beaucoup aimé la construction des personnages. Tout d’abord Youri par sa ténacité. Il est le symbole de l’attachement à un quartier. Ce bâtiment fait partie de la famille, et le voir s’en aller en fumer n’est pas facile. Les autres jeunes vont avoir le même sentiment de fond mais vont pas l’aborder de la même manière. Houssam va être dans l’acceptation alors que Dali va être dans le rejet le plus total. Comme désespérer à l’idée de sortir de sa cité.

Le casting est génial. Un grand bravo à Alséni Bathily pour son premier rôle au cinéma. Il est brillamment accompagné de Lyna Khoudri. L’actrice Franco-Algérienne, César du Meilleur jeune espoir féminin en 2020 dans Papicha, impressionne par sa justesse. C’est aussi le cas de Finnegan Oldfield.

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