Pleasure : Une jeune suédoise de 20 ans arrive à Los Angeles dans le but de faire carrière dans l’industrie du porno. Sa détermination et son ambition la propulsent au sommet d’un monde où le plaisir cède vite la place au risque et à la toxicité.

Pleasure
C’est une réalisation de la Suédoise Ninja Thyberg qui avait déjà fait un court-métrage sur les coulisses de l’industrie du porno. Elle a écrit le scénario avec Peter Modestij, un producteur délégué sur le documentaire I Am Greta. Le film fait partie de la Sélection Officielle de Cannes 2020 Label “Les premiers films”.
Pleasure est véritablement une superbe surprise en étant un excellent drame.
Je veux être
Ce film va donc nous plonger dans l’industrie du porno. En se basant sur des chiffres de l’Ofcom, l’audience mondiale pourrait approcher les 150 milliards de visites. Il est difficile de trouver un chiffre d’affaires, celui de 100 milliards par an étant beaucoup contesté. Une étude de 2013 révélerait qu’aux États-Unis, qui produisent 90% du porno mondial, il serait de 10 milliards. Vous vous en doutez, Pleasure va comporter des scènes de sexes pouvant être perçue comme violente. Ce film n’est donc pas pour un jeune public. Il est logiquement interdit au moins de 16 ans. Toutefois, il est important de préciser que toutes les scènes de sexes sont simulées, contrairement aux films d’Abdellatif Kechiche. À aucun moment il n’y a une volonté de nous balancer les “scènes de cu” aux visages pour vendre ou avoir un esprit pervers. Finalement, à part quelques passages, on ne voit pas grand-chose. C’est beaucoup basé sur le sensationnel. Il y a une volonté immersive en voulant se plonger la majorité du temps du côté de Bella Cherry, mais quelques fois aussi des acteurs sur leur vision d’elle.
C’est très osé d’avoir choisi ce thème. L’histoire est assez réaliste. Les États-Unis brassant énormément de film pornographique, cela devient l’El Dorado pour les jeunes actrices en herbe. C’est là qu’on découvre Bella Cherry. Cette jeune Suédoise débarque mais des fois on se demande si elle-même sait pourquoi elle veut faire du porno. La raison de cette démarche de sa part va être un des fils conducteurs de ce drame. Durant son avancé, on va découvrir les dessous pas toujours reluisants de cette industrie. Que ce soit les méthodes des agents, ou les conditions de tournage, on est loin du rêve. Le film veut bien assurer que de nos jours le concrètement est vraiment primordial, tout en nuançant qu’il n’est pas rare d’avoir une pression effectuée de la part des producteurs sur les jeunes actrices. Elles vont se sentir obligé de toujours en faire plus. Ces débutantes dans le milieu pour se faire connaitre vont devoir tout accepter. Pour ne rien arranger, leur condition ressemble plus à celle d’une ouvrière que d’une star hollywoodienne.
La nouvelle star du porno
Pour rentrer dans la situation, le personnage de Bella Cherry a été parfaitement trouvé. Cette petite suédoise a un vrai caractère. Elle ne va pas hésiter à prendre les devants et bien entendu cela va provoquer des faux pas. Son parcours ne va pas être idyllique, bien au contraire. J’ai été impressionné par Sofia Kappel pour son premier rôle au cinéma. Il fallait oser !
Pour prendre du recul sur le film, je vais être obliger d’aborder des points dévoilant l’intrigue. Si vous n’avez pas encore vue Pleasure, merci d’arrêter votre lecture ici. Le côté très intéressant de ce drame est le recule pris par le personnage principal. La dernière scène montre une véritable prise de conscience. Après tout ce qu’elle a enduré, c’est paradoxalement faire subir une humiliation à une autre actrice, qui va la faire réagir. L’industrie du porno est nocive car elle est dirigée par l’argent. Bella Cherry ne prenait en réalité aucun plaisir. Elle était juste prisonnière de son rêve de gloire. La critique vient en réalité plus sur le fonctionnement malsain de ce milieu plutôt que sur le principe en lui-même. Beaucoup de points pertinents sont soulevé et les gens regardant du porno peuvent réagir sur cette face cachée. A noter la présence de Mark Spiegler qui joue son propre rôle. Son but a été justement de crée un équilibre pour montrer aussi les bons côtés de ce monde.
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