Belfast : Été 1969 : Buddy, 9 ans, sait parfaitement qui il est et à quel monde il appartient, celui de la classe ouvrière des quartiers nord de Belfast où il vit heureux, choyé et en sécurité. Mais vers la fin des années 60, alors que le premier homme pose le pied sur la Lune et que la chaleur du mois d’août se fait encore sentir, les rêves d’enfant de Buddy virent au cauchemar. La grogne sociale latente se transforme soudain en violence dans les rues du quartier. Buddy découvre le chaos et l’hystérie, un nouveau paysage urbain fait de barrières et de contrôles, et peuplé de bons et de méchants.

Belfast
C’est une réalisation de Kenneth Branagh. Le Britannique, qui a grandi à Belfast, considère ce film comme une autofiction. Pour écrire le scénario, il s’est inspiré de sa vie en la romançant. Belfast a remporté le Golden Globes du meilleur scénario. Ce drame britannique est disponible le 2 mars 2022 en salle.
Retour sur des affrontements qui ont meurtrie toute une nation
Ce drame va donc se passer durant la période des “Troubles”. Un conflit qui a opposé les catholiques et les protestants. De 1968 à 1998, des affrontements vont avoir lieu sous fond de conflit ethnique, mais aussi sur le destin de l’Irlande du Nord. Les républicains de l’IRA, à majorité catholique, veulent que les Britanniques s’en aillent et unifier toute l’Irlande. À l’inverse, les loyalistes de l’Ulster Volunteer Force, sont fidèles à la couronne britannique. Entre ces deux groupes, l’armée va faire tampon. Au total, plus de 3 500 civils vont mourir dans ce conflit entre les affrontements et les attentats à la bombe.
Il est intéressant de se pencher sur cette période sombre de l’histoire Britannique qui a pourtant été vite oubliée. Le récit va commencer rapidement et ceux qui ne connaissent pas du tout le sujet pourraient ne pas comprendre les tenants et les aboutissants. Après, si on prend dans l’optique que ce film est du point de vue de l’enfant, cela reste logique. Nous avons les mêmes informations que lui, et sûrement la même incompréhension face à la nature profonde de ces événements. Le concept de faire ça par rapport à Buddy n’est pas totalement exploité. À plusieurs reprises, l’histoire va avancer loin de lui. Cela casse un peu le lien de proximité avec l’enfant.

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Par les yeux d’un enfant ne se rendant pas compte de l’horreur
Ce choix va donner une vision un peu édulcorée de la situation. On voit qu’il y a de la violence dans ces affrontements, mais cela restera matériel. L’aspect des blessés et des morts n’est absolument pas abordé alors qu’il était bien réel. Être centré sur Buddy n’aurait pas dû empêcher cela. Par exemple dans Jojo Rabbit, être uniquement sur l’enfant ne nous prive pas d’avoir des moments véritablement déchirants et durs. Belfast va manquer clairement d’impact à ce niveau-là. À part deux scènes un peu plus mouvementées, le reste va être tranquille. Finalement, on aura tendance à s’éloigner régulièrement du sujet pour juste raconter la vie d’un enfant. À de nombreuses reprises et dans diverses problématiques, nous avons l’impression de ne pas être en pleins “Troubles”. Le côté noir et blanc va donner un aspect époque révolu, voire épique. Malheureusement, sur certains plans, sa gestion par rapport à la lumière laisse à désirer.
Le jeune Jude Hill est parfait dans ce rôle. Son air innocent crée un attachement naturel avec Body. Il est parfaitement épaulé par Caitriona Balfe et Jamie Dornan. Pour faire ses parents, les deux acteurs sont géniaux. Un casting de qualité qui permet de supporter les aspects négatifs de Belfast. Ils vont faire ressentir des émotions sur leur vie de famille.
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