Un autre monde : Un cadre d’entreprise, sa femme, sa famille, au moment où les choix professionnels de l’un font basculer la vie de tous. Philippe Lemesle et sa femme se séparent, un amour abimé par la pression du travail. Cadre performant dans un groupe industriel, Philippe ne sait plus répondre aux injonctions incohérentes de sa direction. On le voulait hier dirigeant, on le veut aujourd’hui exécutant. Il est à l’instant où il lui faut décider du sens de sa vie.

Un autre monde
C’est une réalisation de Stéphane Brizé à qui on doit les très engagés En Guerre et La Loi du marché. Il a écrit le scénario avec Oliver Gorce. Un autre monde a été sélectionné à la Mostra de Venise. Ce drame français est disponible le 16 février 2022 en salle.
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Le démène moral d’un cadre
Ce drame social, bien qu’étant une fiction, ne va pas sortir du néant. Ce cas d’entreprises bénéficiaires qui licencient n’est malheureusement pas nouveau. L’année 2021 a connu plusieurs cas comme celui de l’usine Knorr à Strasbourg alors que le groupe Unilever, qui en est le propriétaire, dégage des milliards de profits. Vincent Lindon et Stéphane Brizé l’avaient déjà exploré dans En Guerre, mais c’était du point de vue du salarié. Un autre monde va nous plonger du côté de ce cadre devant se débarrasser du personnel. On ne pourra pas s’empêcher de faire un parallèle avec le glaçant Corporate.
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L’histoire est donc passionnante. Il est très pertinent de voir l’envers du décor avec cette fois la vision d’un cadre et non d’un ouvrier. On va enchaîner les temps forts dans un drame qui ne perd pas en intensité. À l’image de ce que vit Philippe Lemesle, le spectateur ne va avoir aucun temps de répit. Cela se retrouve même dans la façon de filmer très intensive. Un autre monde ne va pas être focalisé uniquement sur la partie professionnelle. Le réalisateur va se charger de nous montrer aussi la vie privée de ce cadre. Comme cela, nous avons une vue panoramique.

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Qui ne veut plus sacrifier des vies pour le profit
En effet, car il serait naïf de penser que les ennuis du boulot n’éclaboussent pas la vie de famille. À force de trimer pour satisfaire la direction, c’est le couple de Philippe qui va en pâtir. On voit bien les conséquences qu’ont des charges de travail excessives. Le plus émouvant, c’est que finalement ce cadre n’est pas intouchable. Il y a toujours quelqu’un au-dessus dans la pyramide hiérarchique pour vous couler si vous n’obéissez pas sagement à des consignes immorales. On est partagé entre deux visions. D’un côté ce ne sont que des exécutants, mais de l’autre si tout le monde ferme les yeux et applique bêtement les consignes inhumaines, notre société fonce dans le mur. Tout cela provoque un sentiment d’injustice et de rage. Ce sera toujours la direction qui gagnera. Les salariés ne sont que des chiffres pour les actionnaires. Ce film nous apprend donc à nous lever quel que soit notre poste. Nous sommes en plein dans la lutte des classes.
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Dans ce rôle, Vincent Lindon est exceptionnel. Il joue avec brio son personnage pour nous faire vibrer. Il est entouré par un casting d’une superbe qualité. Sandrine Kiberlain est comme toujours irréprochable. Quant à Anthony Bajon, il s’installe durablement dans le paysage du cinéma français. Vous avez pu le voir cette année déjà dans Une jeune fille qui va bien. Un statut mérité tant chaque prestation sort du lot. À noter l’excellente prestation de Marie Drucker en responsable du pôle France. Elle est le cynisme incarné.
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