Red Rocket : Mikey Saber revient dans sa ville natale du Texas après des années de carrière de pornstar à Los Angeles. Il n’y est pas vraiment le bienvenu… Sans argent, sans emploi, il doit retourner vivre chez son ex-femme et sa belle-mère… Pour payer son loyer, il reprend ses petites combines mais une rencontre va lui donner l’espoir d’un nouveau départ.

Red Rocket
C’est une réalisation de Sean Baker à qui on doit notamment The Florida Project. Il a écrit le scénario avec son camarade habituel Chris Bergoch. Red Rocket a reçu le Prix du Jury et Prix de la Critique au Festival du Cinéma Américain de Deauville 202 et il a été dans la sélection du Festival de Cannes 2021. Ce drame italien est disponible le 2 février 2022 en salle.
Un tour dans l’Amérique de Trump
L’histoire proposée par Red Rocket est un peu folle et c’est ça qu’on aime. Cet ancien acteur porno retournant dans sa ville natale la “queue entre les jambes”. Ruiné, il va faire preuve de filouterie pour ne pas être à la rue, tout en gardant se rêve de retourner un jour à Los Angeles. L’accueil qu’il va recevoir n’est pas des plus tendres avec le mot “F**k” qui résonne en boucle dans nos oreilles. Mine de rien, Mike Saber est vraiment intéressant à suivre.
Le remettre dans l’Amérique profonde de Texas City va être l’occasion de faire une grosse satire de cette société américaine. Alors que ce pays est censé être l’un des plus développés au monde, on va voir un cadre de vie catastrophique. La photographie est sublime avec ces raffineries côtoyant les habitations. Il est à peine pensable d’imaginer la pollution que doivent respirer les habitants. Nous sommes dans une ville ouvrière où le restaurant local est une boutique de Donuts et les activités se font rares. Le plus gros loisir est de regarder la télévision. On ne pourra pas s’empêcher de voir le “Make America Great Again” alors que c’est justement cette industrialisation effrénée qui donne cette triste vie à ses habitants. Le réalisateur n’oubliera pas d’égratigner l’industrie du porno avec les anecdotes miteuses de Mike et ses problèmes. Un portrait donc au vitriol.

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Avec un ton incisif
En plus de cette satire, le contenu va être varié et il va en avoir pour tout le monde. Déjà, car il y a une bonne touche d’humour. Une critique qui ne se fait pas sans ironie. Les plans sont parfois exagérés pour mettre en exergue l’exacerbation de ces gens. Les réflexions fusent avec brio. Il est plaisant de voir Mike se disputer avec son ex-femme et ex-belle-mère. On va observer sa débrouille et ses plans souvent foireux. Finalement, c’est celui qui a l’air le plus propre sur lui, qui est le plus pourri en voulant se faire passer pour celui qu’il n’est pas. On peut donc dire que le cadre est plutôt dramatique, mais qu’il est rempli avec un humour acerbe. Dommage que Red Rocket soit particulièrement long. Il y a quelques coups de mou par moments.
Les personnages de ce film sont un vrai délice à commencer à Mike. Il est incroyable de mauvaise foi, de vanité, et de stupidité. C’est tout simplement génial de le voir évoluer avec un grand Simon Rex. Lui aussi a commencé dans la pornographie pour ensuite être rappeur et animateur TV. Les personnages secondaires sont géniaux. Ils vont donner tout le piment à cette comédie. Que ce soit Ethan Darbone, Suzanna Son, Brittney Rodriguez ou encore Bree Elrod, ils font tous leurs premiers rôles au cinéma. On aura une belle brochette avec le jeune voisin pur produit Texan, la petite lolita, la dealeuse de la ville et l’ex-femme. De quoi se régaler.
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