The Souvenir (Part I & Part II) : Au début des années 80, Julie, une jeune étudiante en cinéma qui se cherche encore, rencontre Anthony, un dandy aussi charismatique que mystérieux. Prise sous le charme de cet homme plus âgé, elle se lance aveuglément dans ce qui s’avère être sa première véritable histoire d’amour. Malgré les mises en garde de son entourage, Julie s’enferme peu à peu dans une relation toxique, qui pourrait bien menacer son avenir.

The Souvenir (Part I & Part II)
C’est une réalisation de Joanna Hogg. Elle en a écrit aussi le scénario. The Souvenir se décompose en deux parties sortie en même temps en salle. La première partie a reçu le Grand Prix du Jury – Fiction étrangère au Sundance Film Festival 2019 et a aussi été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs. Une sélection aussi glanée par la seconde partie. Cette drame romantique britannique est disponible le 2 février 2022 en salle.
Part. One
L’histoire de The Souvenir est assez touchante. On va accompagner la jeune Julie, dans son amour éperdu pour Anthony. Tout va être tourné de son point de vue. Nous partageons donc avec elle sa première relation amoureuse. Le début va paraître un peu long. Notamment, quand on la suit seule. En revanche, quand le couple commence à se construire, cela va devenir génial.
On va la voir tomber dans cette relation des plus toxiques. La raison est simple, cette “innocente” perd tous ses repères en présence de l’homme qu’elle aime. Celui-ci n’a pas la même tendresse. Il va en réalité être un drogué dont l’attitude est néfaste pour Julie. Plus expérimenté, il va prendre l’ascendant sur elle pour dominer le couple. Ce pervers narcissique aime se mettre en valeur en rabaissant sa compagne et la culpabilisant. De plus, elle subit ses changements d’humeur due à son addiction aux drogues dures. Le but de cette première partie n’est pas de comprendre Anthony et son problème. Le but est de voir les conséquences sur ce ménage, et comment l’amour pur de Sophie essaye d’aller au-delà.
La dramaturgie de cette œuvre tient beaucoup à la sublime performance de Tom Burke. Il met le chaos dans ce couple en étant à la fois un destructeur psychologique mais en même temps en arrivant à faire preuve de charme lorsqu’il est “normal”. Face à lui, Honor Swinton-Byrne, même si elle joue bien, fait un peu pâle figurer. Cependant, c’est ce qu’on lui demande. Son personnage se fait marcher dessus et il aurait été incohérent de la voir resplendissante.
Il est dommage que le montage ne mette pas en avant ce drame. En effet, les enchaînements des séquences sont souvent trop brutaux. Il est difficile de créer un dynamisme quand les transitions sont sèches. Cela s’améliore toutefois en avançant. La photographie est très froide donnant un sentiment de désespoir sur cette relation.

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Part. Two
Cette seconde partie va venir dans la continuité de la première. Après avoir suivi sa relation toxique, on va désormais se pencher sur la manière dont elle fait face à la mort d’Anthony. Si vous vous attendiez à voir un autre drame tourné vers la psychologie, il faut être prévenu tout de suite, ça ne sera pas le cas. Alors bien entendue, cela sera aussi abordé, mais pas avec la profondeur du premier. Quelques scènes vont d’ailleurs parler du deuil. Celles-ci sont très réussites avec une bonne approche, mais ne sont malheureusement pas assez nombreuses.
En matière de fonds, c’est donc une cassure totale. D’un côté, c’est regrettable, car la volonté d’explorer Julie diminue, de l’autre, cela peut offrir une autre expérience. Seulement voilà, encore faut-il accrocher avec ce style. On va être dans un contenu s’approchant plus de l’essai cinématographique. Tout est très flou en matière de penser. On ne sait pas vraiment où on va. Le film suit les divagations de Julie au travers de son film, ce dernier servant surtout de psychanalyse. Il va avoir une touche se voulant artistique avec la construction du film, mais ce n’est pas forcément une réussite.
Par contre, on voit que Honor Swinton-Byrne a pris en confiance. Cela va avec l’évolution de son personnage et on sent que l’actrice en avait sous le capot. Elle arrive à faire que cette seconde partie n’est pas une catastrophe. C’est le cas aussi pour le casting secondaire plus mis en avant. On pense notamment à Richard Ayoade, connu pour la série The IT Crowd, qui est très doué. On peut aussi apprécié la présence de Tilda Swinton.
D’un point de vue esthétique, c’est toujours aussi soigné. La sobriété british ressort est fait un bel effet. Le ton continue d’être froid, ce qu’on comprend aisément voir les circonstances.
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