Nightmare Alley : Alors qu’il traverse une mauvaise passe, le charismatique Stanton Carlisle débarque dans une foire itinérante et parvient à s’attirer les bonnes grâces d’une voyante, Zeena et de son mari Pete, une ancienne gloire du mentalisme. S’initiant auprès d’eux, il voit là un moyen de décrocher son ticket pour le succès et décide d’utiliser ses nouveaux talents pour arnaquer l’élite de la bonne société new-yorkaise des années 40. Avec la vertueuse et fidèle Molly à ses côtés, Stanton se met à échafauder un plan pour escroquer un homme aussi puissant que dangereux. Il va recevoir l’aide d’une mystérieuse psychiatre qui pourrait bien se révéler la plus redoutable de ses adversaires…

Nightmare Alley
C’est une réalisation de l’oscarisé Guillermo del Toro. Le mexicain habitué des adaptations va cette fois faire celle du roman Le Charlatan de William Lindsay Gresham, publié en 1946. Ce livre avait déjà été porté à l’écran par Edmund Goulding en 1947. Le scénario a été écrit avec Kim Morgan. Ce thriller dramatique américain est disponible le 19 janvier 2022 en salle.
Un emballage des plus beaux
L’attente était légitime concernant Nightmare Alley. Sa durée va être bien comblée par un contenu assez riche. L’introduction est des plus mystérieuses et va nous envoyer rapidement dans une fête foraine. Un air mystique s’instaure au fur et à mesure. C’est un plaisir d’être plongé dans cet univers. Stanton va fréquenter des forains aux talents intrigants. Cette partie est une totale réussite. Heureusement, elle ne va pas se prolonger tout du long, car ça aurait pu être chronophage. On sent d’ailleurs un petit coup de mou sur le milieu. Une fois expérimenté, notre futur escroc va aller se faire de l’argent à New York. Une relance de l’histoire qui est la bienvenue avec un angle d’attaque différent. Cette fois, on sera plus dans la filouterie.
Cette nouvelle œuvre de Guillermo del Toro se distingue surtout par sa photographie sublime. Le ton d’image utilisé est sombre. Cela va créer une atmosphère bien particulière. Même si la partie chez les forains est une réussite à ce niveau-là, New York va être encore meilleure. Se replonger dans la Grosse Pomme des années 40 est un régal. Que ce soit par les décors ou les costumes, le charme est total. Ce film arrive à nous mettre dans un cocon tout du long. D’un point de vue purement esthétique, les amateurs du genre vont donc sûrement tomber amoureux de ce drame.

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Mais qui manque de percutant
Malheureusement, une fois l’émerveillement visuel passé, le reste n’est pas à la même hauteur. Nightmare Alley peine à provoquer des élans émotifs quel qu’il soit. Tout est beaucoup trop normé afin de rentrer dans les cases. La folie n’a pas sa place dans cette peinture cinématographique. Il y a certes une tentative de tout dynamiter sur la fin, mais ça ne va pas durer bien longtemps. Le film repart dans ses travers et son manque de piment. L’histoire de cet arnaqueur aurait pourtant pu se prêter à beaucoup plus d’excitation.
Tout va devoir tenir sur les épaules de Stanton. Nous ne savons pas grand-chose sur lui et on va devoir se contenter de voir son comportement présent. À quelques reprises son passé est un peu fouillé, mais ça ne va pas plus loin. Le charisme de Bradley Cooper arrive cependant à masquer ces manquements. Ce ne sera pas le cas pour les personnages secondaires qui sont trop fades. Ils empêchent de créer une vraie dramaturgie. Pourtant, le casting est impressionnant avec entre autres Toni Collette, Cate Blanchett, Willem Dafoe, Ron Perlman et Rooney Mara. Leur performance à tous est remarquable, mais ça ne suffit pas pour donner de la profondeur au récit. On sent que le film n’ose pas aller au bout de ses idées. Pourtant, les bases sont excellentes. Le symbole va être Molly. Alors qu’elle aurait pu créer un véritable contrepoids à Stanton, elle est fantomatique.
Même si Guillermo nous satisfait avec la beauté de sa création, cela ne suffit pas à émerveiller.
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