Memory Box : Montréal, le jour de Noël, Maia et sa fille, Alex, reçoivent un mystérieux colis en provenance de Beyrouth. Ce sont des cahiers, des cassettes et des photographies, toute une correspondance, que Maia, de 13 à 18 ans, a envoyé de Beyrouth à sa meilleure amie partie à Paris pour fuir la guerre civile. Maia refuse d’affronter ce passé mais Alex s’y plonge en cachette. Elle y découvre entre fantasme et réalité, l’adolescence tumultueuse et passionnée de sa mère dans les années 80 et des secrets bien gardés.

Memory Box
C’est une réalisation du duo de cinéaste libanais Khalil Joreige et Joana Hadjithomas. Ils se sont inspirés du vécu de cette dernière pour le scénario écrit avec Gaëlle Macé. Memory Box a été dans la sélection des Berlinale 2021. Ce drame franco-libanais est disponible le 19 janvier 2022 en salle.
Ouvrir la boîte à souvenirs
L’histoire vécue va être intense par le contexte de cette boîte à mémoire, la guerre du Liban de 1982 à 1988. À travers ces cahiers, lettres et cassettes, Alex va découvrir sa mère. Celle-ci ne lui parle jamais de son passé, et les découvertes sont donc nombreuses. Cette boîte va tout changer dans la vision des choses d’Alex. Il est prenant de voir sa prise de conscience. Elle va être comme bloquée entre le passé et le présent.
Ce concept, de relire et réécouter le passé, est génial. On revit totalement les années 80 au Liban. L’avancée se fait progressivement. Nous allons passer d’une vie “normale” à l’agitation du conflit. L’immersion est totale. Il faut dire que le style est incroyable. C’est un plaisir tant visuel qu’auditif de vivre cela. Entre les vieilles photos, les bandes audios de l’époque, les reconstitutions ou encore les passages plus en dessins, l’atmosphère créée est géniale. Difficile de ne pas être pris aux tripes par cette expérience. C’est la guerre vue autrement, mais tout aussi poignant dans le récit. Au passage, la bande originale est un délice.

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Pour des moments magiques
La jeune Manal Issa nous livre une belle performance. Il y a une certaine justesse dans son jeu. Tout comme celui de sa version adulte, la mère d’Alex, jouée par Rim Turki. Par contre, le feeling passe moins avec Paloma Vauthier qui en fait un peu trop. Pourtant, son personnage est le plus riche de tous avec cette jeune adolescente en quête de racine.
En matière d’expérience de visionnage, ce film est un coup de cœur. Le problème est tout ce qu’il y a autour. Autant, l’idée de boîte à mémoire est géniale, par contre l’histoire “présente” qui l’entoure l’est beaucoup moins. On note quelques incohérences dans le scénario. Cela va ternir un peu l’intensité émotionnelle que les souvenirs peuvent créer. C’est un peu à l’image du final lunaire. Malgré la situation libanaise actuelle, les réalisateurs voulaient terminer sur une note positive. Résultat, on a l’impression que c’est beaucoup trop forcer comme baisser de rideau. Pour autant, malgré ces petits accrochages, Memory Box est un film à voir.
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