Madres paralelas : Deux femmes, Janis et Ana, se rencontrent dans une chambre d’hôpital sur le point d’accoucher. Elles sont toutes les deux célibataires et sont tombées enceintes par accident. Janis, d’âge mûr, n’a aucun regret et durant les heures qui précèdent l’accouchement, elle est folle de joie. Ana en revanche, est une adolescente effrayée, pleine de remords et traumatisée. Janis essaie de lui remonter le moral alors qu’elles marchent telles des somnambules dans le couloir de l’hôpital. Les quelques mots qu’elles échangent pendant ces heures vont créer un lien très étroit entre elles, que le hasard se chargera de compliquer d’une manière qui changera leur vie à toutes les deux.

Madres paralelas
C’est une réalisation de Pedro Almodóvar. Dans le scénario qu’il a écrit, il va aborder une nouvelle fois son thème de prédilection en parlant de la mère. Le 1er décembre 2021 en salle.
Sans grande surprise j’ai aimé ce Madres paralelas que j’ai trouvé très bon.
Almodóvar maitrise l’art de parler de la mère
Nous avons affaire là à un beau récit. C’est doux et calme. J’aimais il n’y a de moment brusque pour nous le faire parvenir. Pour autant, il ne manque pas d’intérêt avec une intrigue centrale prenante. On va donc suivre ces deux femmes au destin parallèle malgré elle. Accouchant au même endroit et au même moment, cela va créer une connexion entre les deux. À partir de ce moment-là, on va voir chacune évoluer jusqu’à ce que l’avenir les rapproche de nouveau. Janis et Ana vont être prises dans un imbroglio qui aura pour conséquence le mensonge et la trahison. J’aime voir leurs réactions face à cet événement de la vie.
Comme dit précédemment, cela permet à Pedro Almodóvar de nous reparler de son sujet préféré. Cette fois, cela sera pris sous l’angle de savoir ce qu’est réellement une mère. Une question somme toute pertinente. Qu’est-ce qui définit le statut de mère, est-ce un simple lien biologique ? Celui-ci dominant tout le reste, la nature l’emporterait automatiquement. Ou, cela pourrait être l’amour donné au bébé. Même si ce dernier ne vient pas du ventre de la femme, elle peut quand même avoir une connexion puissante avec lui. J’ai aimé le traitement de cette thématique surtout que c’est traité dans une histoire dynamique. Pedro Almodóvar veut aussi aborder le thème des racines en nous parlant de l’époque franquiste et l’exhumation des fosses communes de militants exécutés par l’armée à cette époque. Cette partie est aussi très belle. Rien à dire, elle procure sa dose d’émotion. Cependant, le jonglage entre les deux est peu évident. Ce second axe est tellement fort que l’aborder aussi brièvement étonne. Surtout qu’on va clôturer avec lui, ce qui paraît en décalage. La fin est alors détachée du reste.

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Et Penélope Cruz celui de l’interpréter
Pour nous régaler, on peut compter sur une Penélope Cruz de gala. L’espagnole en est à son septième film avec Pedro Almodóva. Ils se connaissent par cœur et cela se ressent dans la direction artistique. Ce n’est pas un hasard si elle a gagné la Coupe Volpi de la meilleure actrice lors du Festival de Venise 2021 pour son rôle dans Madres Paralelas. J’ai cependant beaucoup moins accroché avec Milena Smit qui semble en faire trop par moments. En matière de personnage plus secondaire, j’ai apprécié Israel Elejalde et l’incontournable Rossy de Palma.
C’est donc encore une fois une réussite et les amoureux du réalisateur espagnol seront ravi. La formule est connue mais fonctionne à chaque fois. Un travail particulier est fait sur les transitions tout en fondue. Cela peut paraitre basique, mais elles ont un effet considérable. Grâce à elle, un récit un peu découpé semble tout de suite plus fluide. A part l’équilibrage des scènes sur le franquisme, aucun accro est à noter.
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