Cigare au miel : Selma, 17 ans, vit dans une famille berbère et laïque, à Neuilly-sur-Seine, en 1993. Lorsqu’elle rencontre Julien, un garçon provocateur, elle réalise à quel point les diktats du patriarcat contrôlent son intimité.

Cigare au miel
C’est la première réalisation de la Française Kamir Aïnouz qui avait débuté sa carrière dans le monde de la finance avant de se tourner vers le cinéma.
J’ai trouvé que Cigare au miel est un bon drame.
Coincé entre deux mondes
Déjà, j’ai été rapidement plongé dans l’histoire. C’est grâce à la mise en scène nous faisant revivre totalement les années. Que ce soit par le ton de l’image ou encore les costumes, en passant par la bande originale. Tout est présent pour voyager dans le passé et donc vivre des thématiques pleinement avec Selma. La jeune étudiante va vouloir s’émanciper de sa famille.
Il est intéressant de voir ce cheminement vers l’épanouissement intellectuel et moral de cette adolescente. Venant d’une famille de berbère bourgeoise, elle a été éduquée avec un certain nombre de valeurs et d’interdit. Maintenant qu’elle grandit, Selma veut faire ses propres expériences et sortir du cocon familial. Ce qui est fort, c’est voir la scission entre la première génération d’immigrés ayant grandi dans la culture de leur pays avant de venir en France, et leur enfant n’ayant connu que la France. On sent la cassure et l’incompréhension grandissante. On va aussi aborder plus succinctement la situation en Algérie, comme pour compléter le propos.
Difficilement comptabile
Cependant, j’aurais aimé avoir un peu plus de force venant du personnage de Salma. On sent un gros potentiel avec elle, mais il n’est pas totalement exploité. Face aux choix cruciaux, elle va trop souvent être tiède. Pourtant son tempérament semble plus fort que cela. C’est donc étrange de voir ses réactions effacées et son manque de prise en mains de certaines positions. Cela donne la sensation de ne pas aller au fond des choses. On va la voir évoluer entre deux pressions sociales distinctes : celle de ses camarades et celle de ses parents. Les deux s’opposent et on doit donc observer vers laquelle elle va pencher.
L’actrice Zoé Adjani signe une super performance. La nièce d’Isabelle Adjani montre qu’elle a un beau potentiel. J’ai été impressionné par certaines scènes notamment celle de sexe. En effet, celles-ci ne montrent rien physiquement mais vont se centrer sur son visage pour voir sa réaction, en bien ou en mal. On vit ces moments pleinement avec elle. Le reste du casting est remarquable avec Amira Casar (La vérité si je mens), Lyes Salem et Louis Peres vue cette année dans Comment je suis devenu super-héros.
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