Les Intranquilles : Leila et Damien s’aiment profondément. Malgré sa fragilité, il tente de poursuivre sa vie avec elle sachant qu’il ne pourra peut-être jamais lui offrir ce qu’elle désire.

Les Intranquilles
C’est une réalisation du Belge Joachim Lafosse qui avait fait le très bon L’Économie du couple (2016). Pour écrire le scénario, il s’est inspiré de son vécu avec son père maniaco-dépressif. Les Intranquilles a été présenté en compétition au Festival de Cannes 2021.
En traitant comme il se doit sa thématique sensible, ce drame en devient très bon.
Dans la paranoïa
Les Intranquilles va tourner autour de la bipolarité de Damien. Un sujet peu évident à prendre en main. Il faut savoir que cette maladie consiste dans des variations de l’humeur disproportionnées dans leur durée et leur intensité. La gaieté devient euphorie exagérée, la tristesse s’exprime par une dépression profonde. Joachim Lafosse met à profit sa dure expérience pour nous offrir un récit puissant. Il y a deux axes qui vont captiver notre attention. Celui de l’homme victimes de ces troubles mentaux, et de sa femme devant l’accompagner.
Le casting pour jouer ces rôles est tout simplement parfait. On dirait que Damien Bonnard est fait pour ce personnage. Il restait sur une nomination au César du Meilleur acteur dans Les Misérables en 2020. C’est tout bonnement impressionnant la manière dont il interprète cette détresse. Il est à la fois inconscient du danger qu’il représente pour lui et ses proches, tout en ayant un amour inconditionnel pour eux. Une situation qui fait qu’on ne peut pas le juger négativement. Leïla Bekhti n’a rien à lui envier en termes de talent. Cette femme est d’une juste sans égal. Je souffrais avec elle. On la voit être détruite que ce soit de voir l’homme qu’elle aime couler, mais aussi l’épuisement de cette situation.
Pas de marchand de sable
C’est donc à travers l’image de ce couple que se symbolise le mieux les dégâts de cette maladie. Un équilibre que le réalisateur arrive parfaitement bien à cerner. À plusieurs reprises j’ai ressenti une forte émotion. Pour apporter du soutien, on peut compter sur l’expérimenter Patrick Descamps. Il est un peu le symbole de cet entre-deux entre la nécessité d’être ferme, mais l’espoir de croire que tout ira mieux alors qu’au fond, on sait que c’est impossible.
Je tenais à dire que j’ai tout de même trouvé quelque longueur au film. En effet, il dure près de deux heures, et ce n’est pas évident de maintenir l’intensité émotionnelle toujours élevée. C’est donc logique que par moments, nous ayons des coups de mou. Surtout qu’au début, il n’est pas évident d’identifier les troubles de Damien si on ne connaît pas les symptômes. Finalement, même pour le spectateur, c’est plus facile d’aborder la maladie quand on met un nom dessus.
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