Je m’appelle Bagdad : Bagdad est une skateuse de 17 ans qui vit à Freguesia do Ó, un quartier populaire de la ville de São Paulo, au Brésil. Bagdad skate avec un groupe d’amis masculins et passe beaucoup de temps avec sa famille et avec les amis de sa mère. Ensemble, les femmes qui l’entourent forment un réseau de personnes qui sortent de l’ordinaire.

Je m’appelle Bagdad
C’est une réalisation de la Brésilienne Caru Alves de Souza. Elle a écrit le scénario avec Josefina Trotta.
J’ai senti du potentiel dans Je m’appelle Bagdad mais il ne va pas s’accomplir pour un résultat assez moyen.
Le skate n’est pas une simple planche
Ce drame va avoir une particularité qui a attiré mon attention. Sa protagoniste principale, Bagdad, fait du skate. Pour ceux ayant suivi les J.O en 2021, cette discipline y a fait son entrée. D’ailleurs, la jeune Brésilienne Rayssa Leal, âgée de 13 ans, a obtenu la médaille d’argent. Au-delà de sa popularité chez les jeunes, le skate est désormais un message de liberté où les normes de la société n’existent pas, seule la planche est reine. Faire de Bagdad une skateuse n’est donc pas un hasard.
J’ai aimé ce personnage et ce qu’il transporte. Elle vit dans un quartier populaire et veut vivre l’instant présent. Ce n’est pas pour autant qu’elle délaisse sa famille composée de sa mère et ses deux petites sœurs. J’aime la loyauté dont elle fait preuve envers les personnes qu’elle aime. Pour autant, elle n’hésite pas à bousculer les règles pour exister comme elle veut être sans faire attention si cela plait ou non.
C’est une façon de vivre sa liberté
Pour la jouer, encore une fois la réalisatrice à fait un choix fort de portée. En effet, le rôle est occupé par Grace Orsato. Cette jeune skateuse est aussi l’une des fondatrices d’UNA.skate, un projet pour aider les femmes et les personnes LGBTQI+ à pouvoir faire du skateboard sans crainte. C’est surement pour cela que dans les parties où elle s’affirme, cette Brésilienne est si convaincante. Je pense notamment à un discours dans le skate Park qui m’a bien plu. Par contre, en dehors de ces scènes, elle ne m’a pas transcendé. Son personnage dans le quotidien est trop timide.
C’est un peu à l’image du film. Il regorge de bonne idée sans oser forcément les imposer. La société Brésilienne, à l’image de l’Amérique du Sud, a encore un bon nombre de clivage sociétal. Les mœurs ne sont pas calquées sur celle occidentale notamment en termes de droit de la femme ou des minorités. Je m’appelle Bagdad va le montrer de manière très soft. La réalité est malheureusement beaucoup plus brutale et je pense il fallait le montrer. Les deux passages qui symbolisent cela sont le contrôle de police abusif et l’agression durant la fête. Ils auraient pu offrir un temps fort en étant plus impactant. Finalement, ils vont passer et presque se faire oublier juste après. Je pense qu’on aurait pu avoir un drame des plus impactant, mais ce n’est pas le cas à mes yeux avec un ensemble trop mou. Je salue tout de même la volonté d’expression et les bonnes intentions.
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