Capturé par le gouvernement américain, Mohamedou Ould Slahi est détenu depuis des années à Guantánamo, sans jugement ni inculpation.
C’est Kevin Macdonald, réalisateur de Le Dernier roi d’Ecosse (2007), qui adapte les mémoires “Les Carnets de Guantánamo” de Mohamedou Ould Slahi. Le scénario a été écrit par Rory Haines, Sohrab Noshirvani et M.B. Traven. Le film a été présenté hors compétition à la Berlinale 2021.
J’adore les biopics et celui-ci ne déroge pas à la règle. D’autant plus qu’il aborde un thème assez épineux avec Guantanamo.
Ce film va donc nous plonger dans le Camp de Guantánamo pour suivre l’histoire de Mohamedou Ould Slahi. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’un Centre de détention militaire haute sécurité située dans une base Américaine à Cuba. Elle regroupe des hommes capturés à l’étranger par l’armée, et qui pour la majorité sont accusé de terrorisme. C’est avec force que le réalisateur va s’attaquer à cette institution tant polémique. En effet, les détenus n’ont pas eu de jugement ni même pour la plupart de chef d’inculpation. Il y a aussi de nombreux cas de torture et de violation des droits de l’homme.
C’est donc avec un prisonnier qu’on va découvrir toute l’horreur de ce qui s’y passe.
Ce qui est intéressant, c’est qu’on ne va pas se positionner sur le fait de savoir si les détenus sont coupables ou non, mais plutôt du respect de leur droit au sein d’une démocratie, et surtout que la justice soit faite dans les règles. Une grande remise en question de ce modèle va donc être faite.
Comme l’équipe n’a pas pu se rendre à Guantanamo pour se documenter, le film est donc basé sur le témoignage de Mohamedou Ould Slahi et de ses avocats. Pour autant, les faits ayant été corroboré par des instances Américaines, on ne peut douter que l’horreur montrée devant nos yeux, ne soit pas vrai.
J’ai beaucoup aimé la mise en scène percutante. Il n’y a pas d’hésitation à nous montrer des images fortes. Je retiens surtout un passage sur la torture où on a l’impression de la vivre avec Mohamedou. Ce n’est pas forcément agréable, mais en tout cas c’est très marquant. Je dois toutes fois avouer que niveau temporalité cela peut être confus avec les flashbacks de flashback durant les récits. Par moments, nous ne savons pas à quelle époque nous sommes. Cependant, cela n’empêche pas l’histoire de rester ultra passionnante tout du long.
Et que dire du talent d’un Tahar Rahim impressionnant. L’acteur Français s’exporte à merveille. Jodie Foster avec son Golden Globes de Meilleure actrice dans un second rôle est tout aussi bluffante. A souligner les apports capitaux de Shailene Woodley (Big Little Lies) et de Benedict Cumberbatch.
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