Harper déteste son beau-père, responsable d’un accident qui a plongé sa mère dans le coma. Un soir, alors qu’il noie son chagrin dans l’alcool, il élabore un plan avec un voyou pour l’assassiner.
C’est une réalisation de Christopher Smith qui avait débuté sa carrière avec Creep (2005). Il en a aussi écrit le scénario.
Voici le second film que je regard dans le cadre du Festival du Vidéo Club organisé par CinéPop et dont je fais partie du Jury. Après la surprise Mustang, c’est une nouvelle révélation avec ce thriller.
Il ne faut pas longtemps pour remarquer qu’avec ce film, nous n’allons pas avoir un visionnage linéaire. Une scène dans un bar présente le concept de la séparation d’écran. Une méthode qui va être utilisée à plusieurs reprises pour créer un petit labyrinthe. Pas un de ceux dans lequel on se perd, mais plutôt où on a du plaisir à évoluer.
Un choix se met devant Harper, va-t-il accompagner le voyou pour tuer son beau-père ? Aucune réponse à cette question, en tout cas pas avant la fin, car on va avoir droit aux deux versions. C’est alors qu’on passera de l’une à l’autre de façon très fluide. A aucun moment ça ne devient brouillon, ce qui est remarquable. La fin captivante va permettre de tout remettre en ordre dans une grande conclusion.
Au-delà de ce concept, que j’ai trouvé palpitant, l’histoire va être prenante. La haine de ce fils envers son beau-père, le drame arrivé à sa mère, comment va-t-il se sortir de ce pétrin ? Les pistes sont nombreuses à explorer pour toujours garder un dynamisme.
Cela repose aussi sur des personnages à la hauteur. Harper par son vécu, et son côté angoissé constant, devient finalement assez attachant. Tye Sheridan assure d’ailleurs comme un chef. L’acteur que j’avais adoré dans Joe (2014) prend du plaisir dans ce type de rôle.
J’ai tout de même eu un coup de cœur pour le voyou. Il est très fort en caractères et va souvent s’imposer dans les scènes. J’aime le fait qu’il est toujours la bonne réplique pour faire mouche et choquer. Emory Cohen fait une performance remarquable.