La vie du jeune Ibrahim se partage entre son père, Ahmed, sérieux et réservé, et son ami du lycée technique, Achille, plus âgé que lui et spécialiste des mauvais coups.
C’est le premier long métrage du comédie Samir Guesmi. Il en a écrit le scénario avec Camille Lugan. En plus d’avoir eu le Label “Les premiers films” au Festival de Cannes 2020, le film a remporté les Valois du scénario et Valois de la musique de film au Festival du Film Francophone d’Angoulême 2020.
J’étais curieux de voir ce qu’aller donner Samir Guesmi franchir le pas de la réalisation. Malheureusement, je n’ai pas trouvé ce premier film terrible.
La faute à un personnage principal un peu raté. Le jeune Ibrahim m’a rapidement agacé par sa capacité à prendre toujours le mauvais choix. Il voudrait le faire exprès, qu’il n’y arriverait pas. On entre un peu dans la caricature de l’échec. J’entends où veut en venir le réalisateur, mais c’est trop à mon goût. D’autant plus qu’on a affaire à un gamin amorphe. Je ne sentais aucune énergie même quand il est soi-disant en colère.
Je pense que c’est en grande partie due à la performance d’Abdel Bendaher. Pour son premier rôle en tête d’affiche, je n’ai pas trouvé que c’était une réussite. Dommage car c’est sur ses épaules que reposait une grande partie de ce drame.
Si on retire le paramètre des errances d’Ibrahim, le scénario n’est pas mauvais. On va être plongé dans la crise d’un adolescent, partagé entre son père sérieux, et sa volonté de s’émanciper en rapportant de l’argent facile. Comme rien ne lui réussit, on va voir son chemin semé d’embuche.
Les personnages secondaires sont toutes fois d’une belle qualité. J’ai largement préféré la tournure du père et d’Achille, à celle d’Ibrahim. Ils sont cohérents avec eux-mêmes, et leur environnement. D’autant plus que Rabah Naït Oufella et Samir Guesmi sont deux très bons acteurs. À noter l’apparition du super Philippe Rebbot.