Lyz vient d’intégrer une prestigieuse section ski-études d’un lycée. Fred, son entraîneur, décide de tout miser sur sa nouvelle recrue.
C’est le premier long métrage Charlène Favier. Pour écrire le scénario, elle s’est basée sur son vécu en ayant elle-même subi des violences sexuelles dans le milieu du sport. Le film a reçu plusieurs récompenses dans divers festivals dont celui du Film Francophone d’Angoulême, et a aussi été dans la sélection du Festival de Cannes 2020.
Bien qu’étant loin d’être mauvais, j’ai tout de même été déçu par ce drame. Il faut croire qu’on m’en a tellement vanté les mérites, que j’avais mis la barre trop haute.
Déjà, je tiens à dire que d’un point de vue esthétique c’est une très belle réalisation. Le contexte de la montagne nous permet d’avoir des plans sublimes. Sur certains plans, les jeux de couleurs sont bien pensés. J’ai été un peu moins fan des moments de ski dont le dynamisme n’est pas forcément bien rendu. Après ce dernier point reste un peu anecdotique.
Malgré ce bel habillage, j’ai eu un peu de mal à rentrer dedans. C’est notamment dû à Noée Abita dont je n’ai pas aimé le jeu. Je serais de mauvaise foi si je disais qu’elle n’est pas bonne, mais s’est juste que je n’accroche pas du tout. J’avais eu un peu la même sensation lors de son premier film Ava (2017).
Toutefois, son personnage est remarquablement bien travaillé. On comprend sa façon de penser et le trouble qui règne dans sa tête. J’ai apprécié tout le côté pression pour réussir. Nous voyons ce qu’elle est prête à faire pour gagner quoi qu’il arrive. Cependant, on n’explore jamais vraiment pourquoi cette volonté.
C’est un peu l’inverse qui arrive avec son entraineur joué par Jérémie Renier. J’ai trouvé l’acteur génial. Il rentre totalement dans son rôle en imposant son rythme. Par contre, son personnage est un peu survolé psychologiquement. Pourtant, il est une des clefs de cette thématique. J’aurais voulu on s’attarde un peu plus sur lui.
On va aborder le cœur du sujet avec la thématique des violences sexuelles dans le sport. Celle-ci est d’actualité depuis quelque temps, beaucoup d’affaire ayant ressorti dans plusieurs fédérations. Tout ce qui concerne les abus envers des mineurs reste assez sensible au cinéma, et je suis content que cette réalisatrice ait eu le courage de faire ce film.
Par contre, cette manière de la traiter ne permet pas de voir les conséquences dévastatrices sur Lyz. En effet, il y a des passages assez ambiguë sur la façon dont cela l’impact. La fin relativement brute ne donne pas le recul nécessaire selon moi pour ce type de sujet. Finalement, ce drame a du mal à se positionner.
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