Falling – Première réalisation de Viggo Mortensen (Drame – Très bien – Cinéma)

John vit avec son compagnon et leur fille loin de la vie rurale conservatrice où est encore son père. Willis, un homme obstiné dont l’esprit est déclinant.

C’est la première réalisation de l’acteur Viggo Mortensen. Il en a aussi écrit le scénario. Le film fait partie de la Sélection Officielle Cannes 2020.

J’étais intrigué de voir ce que pouvait donner Viggo Mortensen derrière la caméra. En tant qu’acteur je suis fan avec notamment Le Seigneur des anneaux, Green Book ou encore A History of Violence. On peut dire que pour son premier coup, c’est une belle réussite.

Il n’y a rien à dire, l’Américain de 62 ans arrive à mettre une grosse émotion dans son récit. Il avoue d’ailleurs que son inspiration vient aussi de son vécu. Certes, ce n’est pas une autobiographie, mais il a mis sa touche très personnelle sur l’influence qu’a le père sur la famille. Souvent faire parler son vécu est une différence notable. On va donc rentrer de plain-pied dans ce récit dont la construction nous fait comprendre l’essence des personnages. Nous allons naviguer entre le présent avec le père mal-en-point, son fils s’en occupant et des flashbacks du passé, expliquant la genèse de leurs relations.

Celle-ci m’a énormément touché par sa nocivité. J’avais de la peine pour eux mais c’est aussi la force d’une famille. Être soudé quoi qu’il arrive.

J’ai adoré le personnage du père. Il me rappelle un peu Clint Eastwood dans Grand Turin. Un franc-parler qui fait des ravages. Attention ça pourrait en choquer certains.

Il est tout l’inverse de son fils. Celui-ci est beaucoup plus posé caractériellement mais aussi moins conservateur. En réalité, ce que j’ai trouvé réellement intéressant dans cette relation père-fils, c’est aussi qu’elle est le symbole des États-Unis actuellement. Un peu à l’image des élections récentes, nous avons deux points de vue radicalement opposé sur ce que doit être le mode de vie et les meure familial. Devant nos yeux, c’est donc des joutes verbales de deux Amériques opposées et divisées qui s’affrontent.

Pour que cela fonctionne bien, il faut bien entendu des acteurs de qualité. Je ne connaissais pas Lance Henriksen mais il tient son rôle à la perfection. Ses crises d’énervement sont mythiques. Il arrive aussi à être plus doux. Un contraste efficace qui ne fait que donner de l’ampleur à ses envolés. Sverrir Gudnason qui fait sa version jeune est tout aussi excellent et en totale cohérence avec le jeu de son ainé. La présence en réalisateur de Viggo Mortensen ne l’a pas empêché d’occuper avec talent le rôle du fils. Il vit son texte et c’est un pur plaisir à voir.

J’ai été moins emballé par les rôles secondaires de cette famille. Que ce soit la mère ou la fille, leurs axes ne sont pas trop développés, et les actrices ne brillent pas forcément.

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