GRÂCE À DIEU – Quand une affaire pédophile secoue l’Eglise (Critique)

Titre : GRÂCE À DIEU

Année de Sortie : 2019

Genre : Drame

Nationalité : Français / Belge

En quelques mots : Un coup de poing

Alors que sa sortie a failli être reportée suite à un référé en justice du Père Preynat, GRÂCE À DIEU sera bien sur grand écran le mercredi 20 février.

C’est François Ozon qui réalise et écrit ce drame inspiré de l’affaire du père Preynat, mise en examen pour pédophilie, et dont le procès est toujours en attente.

Dans GRÂCE À DIEU, on retrouve Alexandre (Melvil Poupaud) qui a été abusé sexuellement quand il était petit. Il a décidé de ne plus se taire et de porter plainte. Cela va libérer la parole d’autres victimes.

Ce film m’a bouleversé par sa portée. Je ne suis pas trop au courant de cette affaire, et je dois dire que l’avoir vue m’a mis un coup. Ce n’est certes pas la première fois je vois un film qui dénonce la pédophilie au sein de l’Église, je pense au très bon EL CLUB, mais ça fait toujours aussi mal. Voir des vies innocentes détruites me déchire le cœur. Le réalisateur va se mettre de leur point de vue, et non de celui de la justice. Cela fait qu’on verra toute leur peine, le parcours qu’elles ont enduré et le désespoir qu’elles ressentent encore. La difficulté de libérer la parole. Le regard des autres qui n’est pas toujours bienveillant. Et surtout, la puissance de l’institution de l’Église. Il faut bien faire attention, ce film n’est pas là pour faire d’amalgame, de généralisation ou même pointer du doigt la religion catholique. Il se veut comme un cri d’alerte par rapport à un système qui a protégé un homme ayant fait des actes immondes avec des enfants. Il y aura une tentative de rester le plus impartial possible, mais la tournure des événements fait que le spectateur ne va pas rester neutre. Comment ne pas avoir la haine qui monte devant cela ? Je pense tout de même que le film aurait pu être beaucoup plus fort s’il avait été réalisé avec plus de justesse. Le travail de documentation est pointilleux, mais le côté émotionnel pèche par certains moments. Il y a quelques passages qui sont trop longs, ce qui en atténue la force. On tombe aussi un peu dans la récitation d’événements, au lieu de les vivre. Il faut dire que le jeu des trois acteurs principaux, que sont Melvil Poupaud, Swann Arlaud et Denis Ménochet, ne m’a pas inspiré. Je trouve qu’ils en font trop dans tous les sens du terme.

Même s’il m’a moins touché qu’un CHATOUILLES, ce drame GRÂCE À DIEU n’en reste pas moins un film capital qui fera réagir.

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