Le Dernier Voyage du Demeter – Un naufrage vampirique

Le Dernier Voyage du Demeter : Relate le destin tragique d’un navire marchand, le Demeter, affrété pour transporter une cargaison privée, composée de 50 caisses en bois, des Carpates à Londres. Accablé par d’étranges événements, l’équipage du Demeter tente de repousser une présence impitoyable qui les assaille chaque nuit. Quand le navire atteint enfin la côte anglaise, ce n’est plus qu’une épave délabrée et calcinée, sans un seul survivant à bord.

Le Dernier Voyage du Demeter | Corey Hawkins , Liam Cunningham | Universal Studios
Le Dernier Voyage du Demeter | Corey Hawkins , Liam Cunningham | Universal Studios

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Le Dernier Voyage du Demeter

Note : 2 sur 5.

C’est une réalisation de André Øvredal connu pour le film horrifique The Jane Doe Identity (2016). Le scénario a été écrit par Zak Olkewicz et Bragi Schut. Pour la première fois cette partie du roman « Dracula » de Bram Stoker est adaptée au cinéma. Ce film horrifique américain est sorti au cinéma le 23 août 2023.

Un Dracula inédit au cinéma

La figure de Dracula a été ultra exploitée en salles, mythe bien connu du cinéma, surtout au travers de l’œuvre de Bram Stoker ! Nous connaissons cette histoire de créature nocturne assoiffée de sang, et de ses adaptations célèbres, comme « Dracula » (1992) de Francis Ford Coppola. Si quasiment tous les réalisateurs s’inspirent de ce récit, peu s’attardent sur un passage qui semble anecdotique, la traversée du fameux vampire vers Londres. Et pourtant, c’est bien sur ce court passage que le film va se pencher ! Est-ce une traversée sanglante, ou la croisière de l’ennui ?

« Le Dernier Voyage du Demeter » est un pari risqué, mais qui ne paye pas ! Trop bavard, trop étiré… Le film enchaîne les tirs manqués et les choix douteux. Préférant nous offrir des dialogues creux et un scénario incohérent, le film se perd et lasse son spectateur. Avec un Nosferatu au design hideux, le manque de tension, et au final d’horreur se fait ressentir dans cette énième adaptation ratée !

Des idées de mise en scène, mais pas toujours bien exécutées!

Pour commencer, parlons d’un des points positifs du film (peut-être le seul), ses idées et inspirations de mise en scène ! Le réalisateur, André Øvredal, montre qu’il prend le sujet à très à cœur, et semble comprendre par moments, qu’il tient là un concept intéressant.

Et bien que le film démarre plutôt bien, avec une ouverture relativement prometteuse et une bonne utilisation de la carcasse de ce navire au destin sanglant. C’est quand la caméra vient se promener, et se perdre dans les recoins obscurs du navire, que cette dernière parvient à créer une ambiance sombre et oppressante. Et en rajoutant à cela des scènes où le navire fend l’océan qui rend plutôt bien, on ne peut pas nier que la mise en scène parvient à tirer quelques bonnes scènes, et des idées qui semblent prometteuses !

Mais quel dommage que cela n’aille pas plus loin… Car on va vite déchanter quand on se rend compte que l’ensemble de la mise en scène se retrouve à être plutôt mécanique, pour ne pas dire insipide. Même si certaines scènes (comme évoquées plus tôt) tendent à maintenir un certain climat de tension, on ne peut que constater que ces brefs sursauts s’estompent bien vite face à un ensemble un peu laborieux. Car si on ressent que le réalisateur a voulu faire son « Alien sur l’eau », avec cette présence menaçante rampant dans les recoins sombres d’un navire qui semble trop grand pour son équipage. Le métrage ne parviendra jamais à basculer réellement dans l’horreur, notamment dans la découverte de la créature et ses actions, où le montage, et la caméra, ôtent toute tension aux scènes !

Le Dernier Voyage du Demeter | Universal Studios
Le Dernier Voyage du Demeter | Universal Studios

Action, horreur et vampire: des rendez-vous manqués ?

Quel dommage, car le métrage semble à son point faible quand il aborde ses trop rares scènes d’action. La faute certainement à un montage bien hasardeux qui casse tous les effets, et une réalisation qui ne parvient pas à capter grand-chose de ce qui se passe à l’écran, manquant cruellement d’inspiration. Malheureusement, il va de pair en ce qui concerne le côté horrifique du métrage, où les effusions d’hémoglobines sont aussi généreuses que les scénarios des derniers Marvel… Jusqu’au climax final, qui semble aussi superflu qu’ennuyeux !

On s’ennuie gentiment devant un film étiré, qui enchaîne les coups manqués sur ses effets horrifiques. Et qui enfoncera définitivement le clou quand il dévoile la figure de son Dracula ! En voulant ici davantage puiser dans un mélange de Nosferatu, et certainement également à certaines transformations du célèbre vampire dans le film de 1992, où ce dernier pouvait se métamorphoser pour arpenter une apparence plus bestiale. Mais le résultat ne sera pas aussi mémorable, la créature ressemblera davantage à une grosse chauve-souris chétive, voire même à un cousin éloigné de Pepper d’AHS saison 2, ou au grand-père de Gollum après des vacances à Tchernobyl… Dans les deux cas, on semble bien éloigné d’une figure marquante de la créature de Bram Stoker !

De cinq lignes à deux heures de film. Pari ambitieux, pari tenu?

Voilà certainement le pari le plus risqué de ce projet ! Adapter un passage quasi-anecdotique dans le récit de Stoker, réduit à une scène dans le film de Coppola… Pour en faire un film de presque deux heures !

Et pourtant, même si le choix semble douteux, car l’issue est connue d’avance pour le spectateur qui connaît le matériel littéraire. L’occasion semble parfaite pour laisser place à un massacre en mer, laissant exploser toute l’horreur de la créature ! Une recette parfaite pour la bonne surprise en somme.

Mais le sort en décidera autrement, car le récit va préférer se perdre dans un enchaînement de dialogues lourds et creux (oui le combo gagnant !). Le métrage va inutilement s’étirer jusqu’à l’ennui le plus complet, pour s’embarrasser de trop nombreuses scènes de dialogues assez affligeantes. Que ce soit un enchaînement d’avertissements sans conséquences, et ultra cliché ; ou des scènes trop superficielles d’échanges vains pour créer un semblant de cohésion… Le récit plombe le peu de bonnes idées qu’il avait.

À force de dialogues, le récit parvient à mettre en lumière ses propres incohérences, sans parvenir à donner du corps à ses personnages principaux. La déception est donc amère, car le récit manque cruellement de tenue, et certainement de relectures, pour réussir à livrer une histoire décente.

Mais du coup on fonce ? Ou on passe ?

« Le Dernier Voyage du Demeter » ressemble davantage à un naufrage qu’à une réussite horrifique ! Malgré quelques idées d’ambiance, des scènes de navire dans la nuit et la tempête… Ces derniers ressemblent davantage à des flashs qui nous ramène à la surface, avant de replonger dans une longue déception. Trop bavard, le métrage semble oublier qu’il est là pour nous effrayer, et non pas nous ennuyer !

Le Dernier Voyage du Demeter | Corey Hawkins , Aisling Franciosi | Universal Studios
Le Dernier Voyage du Demeter | Corey Hawkins , Aisling Franciosi | Universal Studios

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