Cannes 2023 – On a vu « Rosalie », un conte un poil timoré sur la différence

Deuxième long-métrage pour la réalisatrice Stéphanie Di Giusto, qui revient dans la sélection « Un Certain Regard« . Après « La Danseuse« , la réalisatrice, nous emporte dans un récit où la différence est au cœur de ce duo porté par Benoît Magimel et Nadia Tereszkiewicz. Est-il possible de faire accepter malgré des différences jugées anormales ? Mais surtout, est-ce que le film saura embrasser ce récit d’acceptation ? On vous donne notre avis à chaud !

Mais de quoi ça parle ?

La jeune Rosalie souhaite éperdument que son mari l’aime, et le jour où son père lui présente cet homme avec qui elle partagera sa vie, un lourd secret va venir compliquer ce mariage, un peu arrangé. Abel et Rosalie vont apprendre à vivre ensemble, et cette dernière va-tout faire pour que son mari arrive à accepter sa différence. Une différence qui ne pourra plus être dissimulée une fois les coups de rasoirs arrêtés. Mais est-il possible que la société accepte ce genre de « monstruosités » ? Est-ce que Rosalie trouvera la voie de l’acceptation, ainsi que cet amour qu’elle espère tant ?

Et du coup, on en pense quoi ?

« Rosalie » aura pour force principale, son duo d’acteurs absolument génial ! En effet, Nadia Tereszkiewicz parvient à nous toucher par un jeu d’une grande justesse, interprétant cette jeune Rosalie avec beaucoup de finesse. Quant à Benoît Magimel, il nous fascine toujours un peu plus au fil de ses métrages récents, celui-ci ne fera pas exception !

Mais si ce duo parvient largement à nous convaincre, le reste va être plus timide. Car on se rend vite compte que l’ensemble est bien sage pour porter un sujet comme celui-ci ! Si la mise en scène reste plutôt soignée, on ne peut que regretter que l’ensemble reste bien lisse. Ne venant jamais embrasser le côté fantasque de son propos, et ne parvenant jamais à imposer une trop grande gravité, l’ensemble reste dans un entre-deux un peu convenu. Et c’est ici qu’on est le plus attristé, en apercevant toute la beauté que le récit porte, celle d’une relation entre deux êtres qui sont reclus de par leurs différences, mais qui ne s’avouent pas vaincus. Et c’est parfaitement retranscrit dans l’énergie solaire que dégage Rosalie, en assumant sa différence, voulant être acceptée par cette société, par son mari. En étant plus qu’une militante, mais aussi un ange gardien.

Que ce soit envers son mari, qu’elle souhaite aider, ou bien envers d’autres femmes du village. Son énergie semble donner un souffle de liberté, mais cela dérange aussi. Quand l’euphorie laisse sa place à la violence, c’est tout un monde qui s’effondre. Jusqu’à venir nous demander, qui sont les vrais monstres ? C’est tout cela qui fait de « Rosalie » un film touchant, mais n’allant pas jusqu’au bout de son propos. Et nous laissant peut-être, un peu sur notre faim.

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