Cannes 2023 – On a vu « Monster », un retour bouleversant pour Kore-eda !

Le réalisateur Japonais, Hirokazu Kore-eda est de retour sur la croisette ! Lors de la précédente édition, le réalisateur était déjà présent avec « Les Bonnes Étoiles« , et sa plongée en Corée du Sud. Mais cette année, c’est en terre japonaise que son dernier métrage va se dérouler. Enfance, scolarité, amitié, sentiment et sensibilité… Si le programme semble alléchant, est-ce que le résultat sera au rendez-vous ? On vous donne notre avis à chaud !

Mais de quoi ça parle en fait ?

Dans ce métrage, nous suivons le jeune Minato, un écolier qui semble perturbé, et cela, inquiète peu à peu sa mère. Si cette dernière semble penser que c’est son professeur d’école, Hori, qui est le principal responsable de cette situation, tel un bourreau froid. On suit en parallèle Minato, qui se lie d’amitié avec un camarade, Yori. Mais est-ce que cette amitié cacherait elle autre chose ? Entre le deuil, l’incompréhension, et un décalage constant… Et si la vérité était plus complexe que de la simple maltraitance ?

Et du coup, on en pense quoi ?

Avec « Monster« , Kore-eda revient en force ! Le réalisateur vient nous émouvoir avec un film bouleversant, parfois âpre, au récit dense, mais faisant preuve d’une grande finesse. Venant côtoyer Kurosawa, et son récit ayant créé le célèbre « effet Rashômon », en déployant un récit en plusieurs couches. C’est un film touchant, sur une désynchronisation latente, et des décharges émotionnelles qui vont se déferler sur nous.

Dans un premier temps, on nous plonge dans un récit sur le mal-être, celui d’un enfant qui semble souffrir aux yeux d’une mère désemparée. C’est un affrontement de points de vue qui s’opère, celui de la mère, du professeur, et de l’enfant. En commençant par nous emmener dans une direction bien précise, le récit vient prendre un virage drastique en cours, et nous met tout d’un coup face à une histoire plus dense que prévue. Nous allons nous éloigner, prendre de la hauteur, pour comprendre que le réalisateur vient nous parler d’une violence latente. Celle de l’incompréhension d’un système face à une situation qu’il ne peut appréhender, que ce soit à cause d’un mutisme qui cache une blessure, un deuil qui nous déstabilise… Ou un simple rejet viscéral !

C’est aux détours de mots lancés sans conscience, de silences qui heurtent, qu’un constat est posé. Celui d’une société qui broie une jeunesse, mais qui semble être sauvée par la beauté et l’innocence de la relation entre les deux jeunes hommes. En se révélant être la source d’espoir, c’est dans l’évolution de ce duo, et dans le récit de Minato et de ses interactions, que l’émotion vient apparaître de manière subtile. Et qui nous plonge dans un film, certes dense, mais qui fait preuve d’une grande puissance !

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