Houria – Quand destin de danseuse rime avec recherche de liberté et de justice

Houria | Le Pacte

Houria : Alger. Houria est une jeune et talentueuse danseuse. Femme de ménage le jour, elle participe à des paris clandestins la nuit. Mais un soir où elle a gagné gros, elle est violemment agressée par Ali et se retrouve à l’hôpital. Ses rêves de carrière de ballerine s’envolent. Elle doit alors accepter et aimer son nouveau corps. Entourée d’une communauté de femmes, Houria va retrouver un sens à sa vie en inscrivant la danse dans la reconstruction et sublimation des corps blessés…

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Houria

Note : 3 sur 5.

Mounia Meddour s’attaque ici à son 2ème film après Papicha, qui avait fait forte impression au Festival de Cannes 2019. Elle retrouve les deux actrices qui ont lancées sa carrière : Lyna Khoudri et la ville d’Alger. Cette fois-ci, elle utilise le prisme de la danse pour mettre en lumière l’histoire de sa ville de coeur. Ce drame franco-algérien sort le 15 mars 2023 en salle.

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Un fond plurithématique trop brouillon

Dans Houria, Mounia Meddour a beaucoup de choses à raconter et finalement cela en devient trop à narrer. Le film se noie dans un surplus et une accumulation de thématiques. Avec ses 1h40 “seulement”, on a l’impression de switcher de sujet central toutes les 10 minutes, et à la longue on s’y perd et on ne saisit pas avec discernement où l’on veut nous emmener et quels sont les réels enjeux. Selon moi, il est toujours nécessaire et fondamental d’avoir une thématique “ligne directrice” mais qui soit claire et définie. Après rien ne nous empêche d’avoir des sous-thématiques mais seulement à partir du moment où elles servent le propos principal et qu’elles ne prennent pas le dessus jusqu’à remplacer ce dernier.

Du coup, à cause de cet embouteillage d’idées, on ne sait pas quel film on a regardé et ce que l’on a essayé de nous transmettre via cette œuvre. Excusez-moi mais tu ne peux pas nous vendre un film centré sur le milieu de la danse en plein Alger, et ensuite placer le récit sous le joug du syndrome de stress post-traumatique, de la notion de liberté-impossible culturellement, socialement et historiquement, de l’univers des centres d’aide aux personnes en situation de handicap, de la gestion du deuil, de l’injustice et inégalités après un drame historique et j’en passe…

Une expérience peu convaincante

Personnellement, je suis allé piocher ce qui m’intéressait et m’attirait dans ce film, mais sous intermittence, l’expérience était assez bizarre et déconcertante. Si l’on prend deux exemples plutôt récents de films dans le “même genre” de récit, En corps de Cédric Klapisch et Black Swan de Darren Aronofsky demeurent deux comparaisons assez pertinentes. Et pourquoi donc ? Car contrairement à Houria, ces deux films fonctionnent dans le fait que dès que les enjeux sont posés, on sait parfaitement où nous allons et les films s’amusent et expérimentent AU SEIN de leur univers et intentions. Résultat : on ne s’éparpille pas et l’on se sent constamment concerné par le récit et le destin des personnages, ce que je n’ai pas retrouver avec ce long-métrage malheureusement…

Mais si la façon de traiter et de narrer le fond de son histoire est assez problématique, sa forme, elle, est sans doute un très joli point positif qui nous offre un magnifique voyage esthétique…

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La photographie au service de son héroine et de la ville d’Alger

S’il y a bien une chose sur laquelle je ne peux être qu’assez admiratif, c’est son travail sur la lumière, qui, sans être trop méchant, sauve le métrage. Pour moi, la scène d’ouverture et de clotûre d’un film en dit long sur ce dernier, et Houria ne déroge pas à “ma” règle.

Dans sa scène d’intro, on est envahit et assaillit par une lumière naturelle éblouissante, solaire, réchauffante et réconfortante. Pour sa séquence finale, nous sommes plongés dans une danse endiablée sous forme de rite initiatique, où la nuit, la noirceur et l’obscurité totale ne seront relevées que par le biais d’une petite bouie, au symbolisme fort. La manière dont nous commençons et nous terminons le film est assez représentative du film et du contexte socio-politique dépeint tout au long de l’histoire : au lendemain d’un passé sombre et funèbre, comment atteindre la lumière, de quelle manière la retrouver quand elle semble perdue et inatteignable…

Plusieurs problématiques que le film essaye tant bien que mal de résoudre. La photographie a elle décidé d’apporter les siennes, à sa façon. Grâce à cette dernière, Houria et Alger deviennent les deux muses de la cinéaste, elle les sublime et les esthétise avec une certaine grâce, une grâce d’une danseuse..

Que son aspect visuel raconte mieux son histoire et que son histoire elle-même, why not ?… 

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