L’Exorciste: Dévotion : Depuis que sa femme, enceinte, a perdu la vie au cours d’un séisme en Haïti douze ans plus tôt, Victor Fielding élève, seul, leur fille Angela. Un jour, Angela et son amie Katherine disparaissent dans les bois avant de refaire surface 72 heures plus tard sans le moindre souvenir de ce qui leur est arrivé… Dès lors, d’étranges événements s’enchaînent et Victor doit affronter de redoutables forces maléfiques. Désespéré et terrorisé, il sollicite la seule personne encore en vie qui ait jamais été témoin de pareils phénomènes: Chris MacNeil.
Pour ne rien louper, inscrivez-vous à la newsletter gratuite !
L’EXORCISTE – DÉVOTION
David Gordon Green vient déterrer une nouvelle sage horrifique des étagères, après avoir réalisé la dernière trilogie “Halloween”. Le réalisateur s’attaque à un monument du film de possession : “L’Exorciste”. En venant effacer les suites au film originel, ce premier opus d’une nouvelle trilogie prend place directement après les événements du film de 1973, du regretté William Friedkin. Avec Universal et Blumhouse à la production, est-ce un retour gagnant pour le démon Pazuzu? Ou un concept qui aurai dû rester au fond du tiroir ? Ce film d’horreur américain est sorti en salles le Mercredi 11 Octobre 2023.

Quelques mots pour commencer
“L’Exorciste: Dévotion” est une déception totale ! Ne parvenant pas à aller plus loin que ces hommages lourds, le film ne semble pas savoir comment faire ressortir l’horreur de ses scènes. Inconsistant, ennuyeux voire navrant… Le pire est à craindre dans cet opus terrifiant de médiocrité. Face à ce constat, on préfère détourner le regard sans grand regret !
Quelques bonnes idées bien vite oubliées !
Et la déception semble pointer le bout de son nez assez rapidement, quand on voit que le réalisateur tente, en vain, de reproduire le style Friedkin. Dans son introduction, qui semble similaire à celle de son matériel originel, avec un style qui tente de se rapprocher du documentaire, ici au travers de la photo. Lle métrage se confronte à un obstacle de taille: le talent de William Friedkin n’est pas derrière la caméra.
Pourtant, le film porte tout de même quelques bonnes idées. Que ce soit la volonté d’aborder la thématique de la foi de manière plus universelle (pas seulement le classique christianisme), ou une tentative de confrontation sociale. Sans compter certaines idées de mise en scène, qui permet de nous intriguer dans un premier temps: comme une scène d’examen médical où la confusion se mêle à l’angoisse, où des flashs de scènes inspirés habilement du premier film, qui font leurs effets dérangeants, à défaut d’effrayants.
Mais quel dommage que le métrage vienne bousiller le peu d’idées qu’il avait. Car le récit, comme la mise en scène semblent plonger dans la médiocrité dès que le surnaturel prend de la place !
Que ce soit par un rythme assez étrange, où la descente en enfer est aussi inefficace qu’inconsistante. La possession prend place en cinq scènes, et les parents se penchent immédiatement sur l’option surnaturelle. Et c’est là que le film s’écroule totalement ! Car le récit est alourdi par sa volonté d’enchaîner les hommages balourds au maître Friedkin, voulant reproduire le même schéma narratif que son matériel de base, mais en loupant toute l’essence !

Restant dans l’ombre de son matériel d’origine
Ne parvenant pas à nous faire tomber dans cette virée en enfer, le film saute toutes les étapes pour tomber dans des clichés démodés, que ce soit une petite fille qui gigotte sur un lit, une autre qui balance un prénom dans une chambre sombre… Il est assez navrant que le métrage ne semble pas comprendre que balancer des clichés horrifiques ne suffit plus, s’il n’y a pas un semblant de contexte. Et là où l’horreur émanait d’une atmosphère globale dans le film de 1973, ici elle n’émane de nulle part. Rien ne parvient à nous effrayer, tout semble avoir un goût désagréable de réchauffé, et la mise en scène est incapable de créer la moindre situation horrifique.
Au final, on s’ennuie méchamment devant un récit qui enchaîne les clichés, les scènes inutiles, comme cette déambulation dans une maison où Mamie McNeil se fait crever un œil dans une scène ridicule, qui tente de créer un écho raté avec son matériel d’origine. C’est cet empilement d’hommages qui vient plomber le métrage tout le long !
Le constat d’échec est assez clair, le film sera piégé entre son incapacité à s’extirper de l’ombre de son modèle, en tentant en vain d’en faire hommage. Et une certaine incompétence à créer un ensemble cohérent sur une nouvelle mythologie. Avec un récit pénible, qui plante malgré tout quelques bonnes idées dans ses premières minutes. Le reste va tout écraser, jusqu’à une scène d’exorcisme plate, à l’éclairage douteux. Où la matérialisation du mal passe par une brume colorée.
Ne maîtrisant pas son rythme, négligeant ouvertement ses personnages, et maltraite ses figures culte. Et si le projet de cette nouvelle trilogie semblait risqué, on ne pourrait que craindre la suite ! Car cette première pierre ne semble pas poser le moindre indice pour les prochains volets.
On file se faire exorciser après le film ?
En finalité, “L’Exorciste: Dévotion” est un film raté ! L’horreur y est absente, mais l’ennui le remplace pour notre plus grand déplaisir. Essayant en vain de faire un nombre hallucinant de références manquées, le film oublie qu’il doit être un objet indépendant dans sa nouvelle saga. Tout semble ressembler au film de 1973, mais dans une version moins bien finie, bancale, brouillonne.
Une tentative désespérante de ressusciter cette saga, mais qui tuera définitivement notre espoir de voir un nouveau monument de l’horreur. Simplement un film d’horreur médiocre, au scénario bancal, à la réalisation oubliable. Un film infernal, mais pas dans le bon sens du terme…

Vous pouvez continuer à me suivre sur Instagram , Twitter et Facebook