Huesera : Valeria, une bricoleuse chevronnée n’a qu’un rêve, celui de devenir mère. Les réjouissances de l’annonce à son conjoint et à sa famille passées, sa vie bascule dans l’horreur à mesure que son ventre s’arrondit.

Huesera
Premier film de la réalisatrice Michelle Garza Cervera, « Huesera : The Bone Woman », a fait le tour de bon nombre de festivals en 2022 avant d’atterrir sur la plateforme Shadowz le 26 mai dernier.
Un film remarqué en festivals
Pour la petite histoire, en décembre 2022, votre aimable serviteur cinématographique Desfilms est sélectionné au sein de la dream team du Paris International Fantastic Film Festival en tant que jury chargé de décerner le prix au meilleur long-métrage en compétition selon les lecteurs Mad Movies. Après une intense semaine à dévorer plus d’une vingtaine de films, dont dix sont en compétition, nous hésitons finalement entre La Montagne de Thomas Salvador et Earwig de Lucile Hadzihalilovic. Même si nous décidons de récompenser cette dernière pour l’audace et la sensorialité de son film, Huesera de Michelle Garza Cervera prend une bonne place dans notre top des meilleurs films visionnés au PIFFF en 2022. Le film a également été présenté, entre autres, au Final Girls Berlin Film Festival et hors compétition au Festival de Gérardmer 2023.
Aussi social que terrifiant
Pour un premier long-métrage, force est de constater que conformément à la deuxième partie de son titre: « The Bone Woman », il y a de quoi se faire craquer les doigts en signe de satisfaction. La réalisatrice mexicaine Michelle Garza Cervera tient ses engagements en proposant un film à mi-chemin entre le cinéma social et la chocotte horrifique de haute volée. À l’instar du ‘Mister Babadook’ de Jennifer Kent (2014), Huesera développe un axe plus dramatique que les films d’horreur classiques et soulève ainsi des questions relatives aux injonctions sociales en exposant le fait qu’il n’y a pas toujours d’évidence à la parentalité.
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Techniquement (presque) sans faute
Alors que le travail d’écriture et la qualité de ce récit bardé de détails comme de symboles ne sont plus à prouver, on peut de toute évidence affirmer que la photographie de Nur Rubio Sherwell fait elle aussi son petit effet. En plus d’un sound design ébouriffant, Huesera a pour atout d’être également très bien filmé. Quelques plans flirtent même avec la fulgurance. En incarnant à elle seule toute la partie body horror du film, l’actrice principale Natalia Solián communique à merveille la vertigineuse errance d’une femme qui voit sa vie basculer dans l’horreur à mesure que son ventre s’arrondit.
Un rythme qui fait peur
Même si l’introduction est des plus intrigantes, la psychologie des personnages creusée avec une grande intelligence et le folklore mexicain bien représenté, le film souffre d’un manque de rythme évident. Bien que l’horreur soit traitée avec réalisme et originalité, on sent que la réalisatrice a un peu de mal à pimenter ses enjeux. Pourtant, au vu des réussites de ce premier essai, on reste dans les starting-blocks avec une ardente envie de suivre ses prochaines sinistres aventures et on ne peut que vous encourager à déployer vos cartilages en direction de ce film !

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