Le Bleu du Caftan : Halim est marié depuis longtemps à Mina, avec qui il tient un magasin traditionnel de caftans dans la médina de Salé, au Maroc. Le couple vit depuis toujours avec le secret d’Halim, son homosexualité qu’il a appris à taire. La maladie de Mina et l’arrivée d’un jeune apprenti vont bouleverser cet équilibre. Unis dans leur amour, chacun va aider l’autre à affronter ses peurs.

Le Bleu du Caftan
C’est une réalisation de Maryam Touzani après le succès de son premier film Adam en 2020. De nouveau, elle a écrit le scénario en collaboration avec Nabil Ayouch. Le Bleu du Caftan a remporté le Valois de la Mise en scène et Valois du Meilleur acteur (Saleh Bakri) au Festival du Film Francophone d’Angoulême 2022. Cette romance dramatique marocaine est sortie le 22 mars 2023 en salle.
Un récit décevant
Malgré de belles promesses, l’histoire est finalement banale. Le début de prend trop de temps pour se mettre en place. Un rythme calme qui n’est pas toujours bien mesuré. De plus, le personnage féminin de Mina ajoute de la lourdeur. En effet, au lieu de développer le conflit interne de Halim, on passe trop de temps sur elle.
Paradoxalement, la position de Mina face à la maladie reste la seule partie véritablement émouvante. Bien que son rôle ne soit pas clair au départ, elle apporte une certaine force en se révélant petit à petit. A défaut d’être intéressé par Halim, notre attention se focalise sur sa femme.
Un manque d’énergie
L’évolution des personnages est trop cadrée. Ils sont enfermés dans un rôle et manquent de complexité. C’est particulièrement le cas avec Halim qui progresse de manière linéaire, sans véritable surprise. Un manque de profondeur qui empêche de créer un lien avec.
Ensuite, leurs réactions sont trop prévisibles. Le schéma de la romance est appliqué à la lettre. Cela prive Le Bleu du Caftan de toute tension dramatique. Forcément, il y a un manque d’énergie et de passion. Le dynamisme est clairement absent la majorité du temps.
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Exploration de l’homophobie au Maroc
L’un des obstacles dans Le Bleu du Caftan est le climat homophobe marocain qui empêche Halim de s’épanouir pleinement. Le personnage principal est contraint de cacher sa véritable nature pour éviter les persécutions et les discriminations. Ce thème est développé avec subtilement.
En contrepartie, la partie du film consacrée au magasin traditionnel de caftans est un véritable atout. Elle donne un certain cachet et permet de mettre en valeur la richesse de la culture marocaine. Les costumes et les décors sont magnifiques et apportent une touche d’authenticité.
Une distribution inégale
Le film en question offre un casting contrasté. Tout d’abord, Saleh Bakri n’est pas à la hauteur de son rôle. Il ne donne pas assez de caractère à son personnage. Ayoub Missioui, quant à lui, se contente du minimum, offrant une performance peu convaincante.
Cependant, Le Bleu du Caftan est sauvé par la performance de Lubna Azabal, qui est fantastique. À l’image de ses rôles dans Pour la France et Rebel, la Belge impressionne par sa force. Elle offre une prestation émouvante.

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