L’Éden : Eliú, un garçon de la campagne, est incarcéré́ dans un centre expérimental pour mineurs au cœur de la forêt tropicale colombienne, pour un crime qu’il a commis avec son ami El Mono. Chaque jour, les adolescents effectuent des travaux manuels éprouvants et suivent des thérapies de groupe intenses. Un jour, El Mono est transféré dans le même centre et ramène avec lui un passé dont Eliú tente de s’éloigner.

L’Éden
C’est le premier long métrage de Andrés Ramirez Pulido. Il en a aussi écrit le scénario. L’Éden a remporté le Grand Prix de la Semaine de la Critique et le Prix SACD à la Semaine Internationale de la Critique 2022. Ce drame colombien est sortie le 22 mars 2023 en salle.
Un camp de réinsertion
L’immersion dans ce camp pour mineurs colombien est une expérience particulière. La forêt tropicale ajoute une dimension supplémentaire à cette ambiance marquée. Cela donne un côté sauvage. L’immersion ne se fait donc que plus facilement.
L’insouciance dangereuse des jeunes
On suit le parcours de jeunes qui sont perdus dans leur vie et qui n’ont pas de repères solides. Leur environnement les pousse à croire que le crime est normal. Dès le plus jeune âge, ils ont été impliqués dans des activités illégales.
Le centre dans lequel ils sont envoyés devient alors une nouvelle prison. Cependant, cette pression mentale qui les entoure est très forte. Ces jeunes délinquants doivent s’adapter rapidement. Pourtant, malgré cette situation difficile, les jeunes semblent faire preuve d’une insouciance inquiétante. Ils agissent comme s’ils étaient invincibles, comme s’ils pouvaient tout faire sans conséquences. Cette attitude est à la fois fascinante et effrayante, car elle montre à quel point ces jeunes sont perdus.
Le responsable du centre, quant à lui, semble vouloir devenir leur guide contre leur volonté. Son attitude s’apparente à un gourou. Il instaure même des processions. Le rapport entre lui et les jeunes est malsain.
Il est important de noter que ce type de camps n’existe pas en Colombie. Le film prend donc des libertés avec la réalité, mais il soulève des questions importantes sur la situation des jeunes en difficulté dans cette société.

Le dilemme moral de Eliú
Eliú, comme beaucoup d’autres jeunes de sa génération, s’est retrouvé sur le mauvais chemin. Malgré cela, on ne considère pas sa situation comme étant irréversible. Cependant, la volonté de Eliú de s’en sortir est perturbée par le retour du fantôme de son passé. Les “erreurs” qu’il a commises lui reviennent en pleine face avec la présence del Mono dans le même centre.
Le mal dont Eliú est capable sont découvert par le spectateur. C’est à ce moment-là qu’on commence à avoir des doutes sur sa capacité à se réintégrer à la société. Il vient alors les problématiques de savoir quels gestes sont pardonnable ? Jusqu’où peut se situer le pardon ? Que doit faire un criminel pour payer sa dette à la société ?
Mettre en scène le frère est aussi une action forte. Cela permet de voir que le problème vient de la condition sociale. Le petit frère grandi avec le même paramettre d’un père absent et d’une grande pauvreté. Même si on ne veut pas crier à la fatalité, force est de constater que ce sont des facteurs accru pour tomber dans la délinquance et la violence.
Une interprétation puissante
Dès le début de l’histoire, il est clair que le personnage de Eliú est complexe. Le jeune acteur Jhojan Estiven Jimenez donne de la gravité à son rôle. Il apporte une profondeur émotionnelle au personnage, ce qui permet au public de s’identifier et de ressentir avec lui.

Vous pouvez continuer à me suivre sur Instagram , Twitter et Facebook