The Whale : Charlie, professeur d’anglais reclus chez lui, tente de renouer avec sa fille adolescente pour une ultime chance de rédemption.

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The Whale
Darren Aronofsky revient sur les grands écrans 6 ans après Mother !. Il signe avec The Whale un de ses films les plus accessibles. Brendan Fraser remporte l’Oscar de meilleur acteur pour son rôle. Ce drame américain est en salle depuis le 8 mars 2023.
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Un retour en force
The Whale signe le retour du grand maître Darren Aronofsky avec un drame frappant. Le réalisateur incorpore les codes du huis clos à la perfection en enfermant ses personnages et les spectateurs dans un cadre serré, stimulant sans cesse l’oppression en rendant Charlie encore plus imposant qu’il ne l’est déjà.
La première force de The Whale réside dans la réalisation d’Aronofsky. Aucune place n’est laissée à la respiration, l’air, la circulation et on subit le confinement tout comme Charlie qui ne sort pas de chez lui. Le travail sonore est phénoménal. La bande originale plonge le film dans une ambiance assez taciturne. Le travail sur la respiration hachée de Charlie nous immerge complètement dans la souffrance et la culpabilité que le personnage peut ressentir.
La deuxième force de The Whale réside dans l’écriture du scénario. Connaissant le cinéma d’Aronofsky, il ne peut réaliser un film sans y dissimuler des messages. À travers un huis clos étouffant, il introduit une histoire d’amour, des relations lourdes de sens, une histoire de vie, sans jamais les mettre en scène (ou presque), simplement en les incluant dans le film de manière ordinaire comme dans les décors ou les dialogues.
On reconnait la patte du réalisateur, bien que The Whale soit son film le plus accessible. La souffrance (physique et morale) prédomine dans ses récits et The Whale n’y échappe pas. L’addiction n’est pas sans rappeler Requiem for a Dream, ou bien la relation père-fille brisée fait elle, référence à The Wrestler.

Brendan Fraser à son apogée
Charlie est un homme de 272 kilos, prisonnier de son corps, de sa culpabilité, de sa dépression et finalement, prisonnier de sa vie. The Whale est un récit sur un suicide élaboré, une mort lente et volontaire.
Le questionnement sur la nature humaine est omniprésent dans le film. Même si Charlie ne s’aime pas, se répugne et veut en finir, une beauté réside néanmoins dans cette foi puissante qu’il a pour l’espèce humaine, dans un monde qui voit son humanité se dissiper.
Charlie est une personne instruite et cultivée, qui s’inspire et se compare énormément au livre D’Herman Melville, Moby Dick. Un homme qui se répugne, qui craint les regards, les moqueries et vivant caché, à l’abri du monde.
Brendan Fraser signe le rôle d’une vie. Il est brillant, touchant et bouleversant. Il incarne son rôle avec une intensité et une sincérité abyssale. Son rôle très physique, donnant à chaque mouvement l’impression d’être une douleur et une épreuve infranchissable.
Hong Chau est quant à elle exceptionnelle dans son rôle. Elle se bat pour sauver Charlie en sachant que son combat est perdu d’avance. Elle apporte au récit une note de tendresse qui viendra adoucir les moments les plus complexes. Sadie Sink interprète brillamment son rôle d’adolescente en colère, blessée, frustrée et pessimiste.
Chaque rôle apporte une profondeur obscure mais nécessaire et poussera le spectateur à la réflexion de soi, des autres, des préjugés et de nos côtés les plus sombres. Un immense film avec un message fort et un Brendan Fraser juste époustouflant.

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