Ouistreham : Marianne Winckler, écrivaine reconnue, entreprend un livre sur le travail précaire. Elle s’installe près de Caen et, sans révéler son identité, rejoint une équipe de femmes de ménage. Confrontée à la fragilité économique et à l’invisibilité sociale, elle découvre aussi l’entraide et la solidarité qui unissent ces travailleuses de l’ombre.

Ouistreham
C’est l’auteur Emmanuel Carrère qui fait là sa troisième réalisation quinze ans après La Moustache. Ouistreham est une libre adaptation du roman Quai de Ouistreham de Florence Aubenas, paru en 2010. Le scénario a été écrit en collaboration avec Hélène Devynck. Le film a fait l’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2021. Ce drame français est disponible le 12 janvier 2022 en salle.
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Plongé dans la France de la précarité
L’histoire est intelligemment misée en place en dévoilant de façon subtile la véritable nature de Marianne. Il ne faudra pas attendre plus de 10 minutes avant de comprendre, mais cette façon de la présenter est suffisante pour rentrer bien dans le film. L’important n’est donc pas son rôle d’écrivaine, mais de comprendre le principe d’immersion. Il sera le leitmotiv d’Ouistreham. Grâce à cette manière de faire, on va rentrer dans le film. Par la suite, on va apprécier cette enquête menée par l’écrivaine. Grâce à la voix-off de celle-ci, on va être guidé dans l’avancer de façon agréable. Il est toujours appréciable dans notre pays centralisé de sortir de la région parisienne, cette fois en s’intéressant à la Normandie.
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C’est à un véritable drame social qu’on va assister durant une heure quarante-six. On va voir la précarité qu’il y a à Caen et aux alentours. Comme dans toutes les régions de France, beaucoup de personnes sont confrontées à la pauvreté à cause des difficultés à trouver un emploi stable payé plus que le SMIC horaire malgré des conditions de travail difficile. Pour autant, ce film va montrer la fierté de ces personnes. C’est très touchant de voir cela. Pour une touche d’authenticité, le casting, à part Juliette Binoche, va être composé d’acteurs non-professionnel.

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Avec une authenticité parlante
Le personnage de Marianne va être fort à suivre. Sa ténacité, pour montrer au monde les difficultés du prolétariat, est géniale. Elle n’hésitera pas à donner de sa personne pour comprendre ces conditions de vie. Il reste simplement à sa demande si sa démarche est morale ou non. Une question qui se posera jusqu’au bout. Pour l’interpréter, Juliette Binoche est comme d’habitude fanatique. Ouistreham, ce sont surtout les histoires de ces femmes et hommes du quotidien. Elles sont émouvantes au possible par leur triste réalité. Pas d’exagération dans les épreuves qu’ils peuvent rencontrer. Plusieurs protagonistes vont voir leur axe développé de manière équilibrée.
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La “morale” de ce film est qu’il faut se rendre compte qu’il existe presque deux France. Celle de ceux qui peuvent faire leur course librement sans se préoccuper d’écart de 10 centimes entre deux produits. Et la France de ces travailleurs devant subir des conditions déplorables pour avoir le salaire minimum et ne pas pouvoir partir en vacances, car il faut remplir le frigo. C’est une réalité trop souvent oubliée et Ouistreham met parfaitement le doigt dessus. Le film n’est pas fait pour faire pleurer dans les chaumières, mais pour appuyer là où ça fait mal. Il ne faut plus faire comme si c’était normal que des gens nettoient derrière nous sans leur accorder aucune considération. Chaque être humain, quel que soit son métier, en plus de devoir être payé convenablement, doit aussi être respecté. C’est une règle fondamentale si on veut commencer à avancer.
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En bonus une interview Arte du réalisateur et de Hélène Lambert
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