Milla n’est pas une adolescente comme les autres et quand elle tombe amoureuse pour la première fois, c’est toute sa vie qui s’en retrouve bouleversée.

C’est une réalisation de l’Australienne Shannon Murphy (IV). Elle adapte la pièce de théâtre “Babyteeth” de Rita Kalnejais. Ce drame a été présenté à la Mostra de Venise 2019, remportant pour la même occasion le Prix Marcello-Mastroianni du meilleur espoir pour Toby Wallace.
Je ne vais pas vous mentir, l’argument de vente à mes yeux était l’affiche aux cheveux bleus et l’exotisme Australien. Finalement, ça a fait mouche !
On est plongé ici dans une très belle histoire. C’est toujours émouvant d’être devant une jeune femme victime d’une grave maladie. Elle n’a pas encore fini son adolescence que Milla doit se battre pour survivre. Pour autant, elle ne veut pas passer à côté de cette période qui sera peut-être la seule expérience de sa vie. J’ai trouvé le traitement de ce sujet vraiment poignant. Il est traité d’une manière très juste.
Il faut dire que le personnage de Milla est superbement bien construit. On ressent facilement ses pics de bonheur comme ceux de détresse. Nous pouvons donc l’accompagner dans cette phase-là plus dure de sa vie. J’ai été véritablement absorbé par elle. La prestation de Eliza Scanlen aide beaucoup dans cette immersion. La jeune actrice Australienne avait déjà montré son talent l’an dernier dans Les Filles du Docteur March et Le Diable, tout le temps, mais aussi Old cette année.
Bien entendu, qui dit adolescence, dit romance, et ce paramètre est d’autant plus important pour une jeune femme se battant pour sa vie. Ce drame va donc mettre cette donnée au cœur de son histoire avec la présence de Moses. Alors que Milla a une bonne situation mais une santé défaillante, ce jeune homme est tout l’inverse. En pleine forme, il est à la rue et à un style marginal. J’ai aussi beaucoup aimé son personnage qui apporte énormément d’imprévisibilité à ce récit. Il a une touche de folie donnant une intensité à l’amour juvénile de Milla. J’aurais aimé tout de même en savoir un peu plus sur lui et son passé. Ce qui est révélé entrouvre la porte simplement.
La récompense qu’a gagnée Toby Wallace à Venise n’est pas volée. Son interprétation est hors normes. Il vit totalement son rôle. C’était une des satisfactions de la sérié The Society, et ce passage au cinéma ne fait que le confirmer.
Dans tout cela, il ne faut pas oublier la place des parents. Ceux-ci vont être primordiaux. J’ai apprécié leur apport même si j’aurais aimé, à l’image de Moses, les creuser un peu plus. L’impact de la maladie de leur fille sur eux est parfois un peu éludé. Toutefois, Ben Mendelsohn, jouant le Skrull Talos dans le MCU, et Essie Davis sont remarquables.
Je suis tout de même un peu moins fan du choix de la réalisatrice de découper le film en chapitre. Voir ces titres apparaitre gâche le naturel de l’instant voir dévoile en avance l’intérêt de la scène. Ce petit détail devient à force assez embêtant.
Pour conclure, j’ai été subjugué par la bande originale. Celle-ci va sublimer les instants d’émotion pour leur donner une autre dimension que ce soit dans la joie ou la tristesse.
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