Dans le cadre de ma publication d’hier sur la radicalisation, je vous propose de parler de LAYLA M. (2018) disponible sur Netflix.
C’est une réalisation du néerlandais Mijke de Jong. Il en a aussi écrit le scénario. Le film a reçu deux Veau d’or (équivalant César au Pays-Bas) de la meilleure actrice de l’année et meilleur figurant, tout en étant nominé pour le meilleur film de l’année et meilleur scénario de film.
Dans LAYLA M., on retrouve Layla (Nora El Koussour), une néerlandaise d’origine marocaine qui en marre des discriminations à cause de ses origines et sa religion. La colère l’entraine vers la radicalisation.
J’ai trouvé que c’était un très bon drame. Le côté immersion est totalement réussi, et c’est facile de se plonger dedans. Le réalisateur prend bien le temps de planter le décor afin que l’on soit au côté de Layla. On comprend donc les maux qui la rongent de l’intérieur. Elle se sent victime de discrimination par ses origines bien qu’elle soit née à Amsterdam, et par sa pratique de la religion musulmane. Il n’y aura pas d’acte flagrant contre elle, mais à travers ses yeux on va tout de même sentir une persécution. À chacun de voir si celle-ci est justifiée ou non. Quoi qu’il en soit, cela va la mettre en état de rage perpétuelle. J’ai apprécié que ce cheminement ne soit pas toujours montré de façon explicite, afin de laisser l’attitude de Layla parler d’elle-même. Les thématiques sont bien abordées car on va voir son comportement évolué avec sa famille, ses amis, et ses nouvelles fréquentations. Le film ne rentre pas dans les clichés dangereux. Au contraire, il va montrer que ce sentiment de rejet, que vivent mal les gens concernés, peut les pousser vers la mauvaise direction. Tout cela est facilité par l’excellent jeu de Nora El Koussour. L’actrice m’a ébloui par sa justesse. Je peux en dire de même pour IIias Addab qui fait son prétendant. En revanche, dans la seconde partie j’ai trouvé cela un peu trop accéléré. En effet, une fois qu’elle est engrainée, les étapes s’enchainent trop rapidement. Il y a une volonté de trop en caser, en peu de temps.
LAYLA M. est un parcours à voir.