La Prisonnière de Bordeaux – Faire face à sa condition

Synopsis : Alma, seule dans sa grande maison en ville, et Mina, jeune mère dans une lointaine banlieue, ont organisé leur vie autour de l’absence de leurs deux maris détenus au même endroit… A l’occasion d’un parloir, les deux femmes se rencontrent et s’engagent dans une amitié aussi improbable que tumultueuse…

AVIS GLOBAL

Note : 2.5 sur 5.

Un projet de longue haleine pour les scénaristes, Pierre Courrège et François Bégaudeau qui cherchaient à monter le film depuis plus de 10 ans, ce n’est qu’après que le projet soit soumis à Patricia Mazuy que la situation s’est enfin débloquée.

La Prisonnière de Bordeaux | Les Films du Losange

Un début prometteur

L’idée de départ est intéressante, à savoir le quotidien de deux femmes dont leur mari est en prison. Étant toutes deux, de deux milieux différents, l’une est pauvre, l’autre riche, l’une arabe, l’autre blanche, l’une la femme d’un braqueur, l’autre d’un chauffard ; le contraste est intéressant.

Néanmoins, le film se concentre sur ce qui les rassemblent dans une métaphore renversée de l’amour, les dames dehors, les maris en prison. C’est ainsi qu’on voit ces deux femmes enfermées dans leur quotidien, se libérer peu à peu.

L’amitié qui se crée entre Alma et Mina n’est pas parfaite, mais c’est cela qui va les rendre plus fortes, leur permettre de sortir de leur état et d’aller de l’avant.

Un film qui se perd

Malheureusement, le film prend une autre tournure qui ne semble pas naturelle, limite forcée. Le lien entre les deux personnages féminins principaux s’émiettent suite à différentes situations, qui sont loin d’être originales, mais passons. Mais c’est après que le bas blesse, avec le final, dans lequel Alma a une réaction des moins naturelle qui soit, qui vient totalement sortir le spectateur du film (si cela n’était pas encore fait tant il y a de longueur pour pas grand chose).

C’est malheureux, car si le film ne raconte finalement pas grand chose, on se prend tout de même d’affection pour ces personnages, aussi imparfaits soient-ils.

La Prisonnière de Bordeaux | Les Films du Losange

Qu’en est-il autrement ?

Côté technique, c’est assez fade, rien de bien intéressant à se mettre sous la dent, si ce n’est quelques morceaux musicaux de l’excellent Amine Bouhafa (à qui l’ont doit les BO des films Timbuktu, Le Sommet des dieux, Les Filles d’Olfa, etc), même s’il y en a trop peu et que certains se répètent, ont des variations ou sont tout bonnement réutilisés. À noter que la réalisatrice à écrit les paroles d’une chanson composée par Amine Bouhafa, ce qui est intéressant. En ça, on sent que la réalisatrice s’est tout de même beaucoup investie dans ce film, malgré un résultat assez médiocre.

Les dialogues ne sont pas incroyables, les actrices n’ont pas vraiment de scènes où elles peuvent briller par leur jeu, mais surtout le final est mauvais et manque de naturel comme dit précédemment. Dommage de constater que l’on a deux grandes actrices, dont le film ne fait finalement pas grand chose.

La Prisonnière de Bordeaux | Les Films du Losange

Patricia Mazuy est une réalisatrice au franc parlé, qui semble assez cash dans son rapport aux autres, ce qui la rend très intéressante, lors d’interviews, tables rondes, etc. Pour autant, quelques-uns de ses films peinent à convaincre, malgré un postulat de base, toujours très intéressant. Difficile de dire ce qui cloche vraiment avec sa façon de faire, mais on n’accroche pas. J’espère qu’il en sera autrement pour vous, si vous vous décidez d’aller voir La Prisonnière de Bordeaux.

Le 28 aout 2024 en salle | 1h 48min | Drame

De Patricia Mazuy | Par François Bégaudeau, Pierre Courrège

Avec Isabelle Huppert, Hafsia Herzi, William Edimo

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