To the Moon – Glamour, capitalisme et Space Race !

To the Moon : Chargée de redorer l’image de la NASA auprès du public, l’étincelante Kelly Jones, experte en marketing, va perturber la tâche déjà complexe du directeur de la mission, Cole Davis. Lorsque la Maison-Blanche estime que le projet est trop important pour échouer, Kelly Jones se voit confier la réalisation d’un faux alunissage en guise de plan B, et le compte à rebours est alors vraiment lancé.

AVIS GLOBAL

Note : 3.5 sur 5.

Il est toujours agréable de se poser devant de petites comédies américaines, surtout pour se changer les idées après une dure journée de travail. Si certaines marquent les esprits, d’autres en revanche tombent dans les limbes assez rapidement au vu de la quantité astronomique (sans mauvais jeu de mots) de productions de ce genre. Le film du jour, réalisé par Greg Berlanti, fait-il partie de ceux que l’on oubliera dans quelques semaines ?

To the Moon | Sony Pictures

Une plongée dans la NASA de 1969

L’un des points forts du film, c’est que toute la question de l’alunissage n’est pas relayée au second plan. Certes, la romance bankable n’est jamais bien loin, mais le film se permet tout de même de nous montrer les locaux de la NASA pendant cette année charnière de la conquête spatiale par le biais d’un guide touristique plutôt drôle qui nous montre chaque recoin du site dès l’arrivée de Kelly.

C’est une idée simple et efficace pour présenter un lieu qui peut être, n’est pas familier pour la plupart des spectateurs. On passe également beaucoup de temps dans les bureaux – vous savez, ces fameux bureaux ou les techniciens sont en contact avec les astronautes pendant leur long voyage – ce qui fait que, même si le film semble évidemment à des années-lumière de la réalité, on arrive quand même à se sentir concernés et compris dans le récit. Tout comme pouvait le faire le Oppenheimer de Nolan, on reste 70 % du film dans le même lieu, apprenant à le connaître, ce qui est, il faut l’avouer, assez sympathique.

Une romance qui fait tache ?

Le film propose inévitablement une romance entre les deux personnages principaux (Johansson et Tatum). Si les deux ne manquent pas d’alchimie, cette sous-intrigue amoureuse ne fait malheureusement que rajouter des minutes en plus à un long-métrage qui aurait pu se concentrer uniquement sur la conquête spatiale, mais que voulez vous, nous sommes à Hollywood, il faut bien rajouter un peu de crème.

Et malgré ces quelques réticences, on est quand même bien contents de voir cette relation enemies to lovers évoluer, parce que le film n’essaie pas d’être plus que ce qu’il veut être : une sympathique comédie romantique sur fond d’astronomie.

Au final, cette petite amourette inoffensive n’apporte pas grand-chose, si ce n’est quelques scènes plutôt drôles ou Scarlett Johansson joue les séductrices face à un Channing Tatum quelque peu déconcerté.

Et la Lune dans tout ça ?

Contre toute attente, la partie « théorie du complot » où l’on demande au personnage de Kelly de prendre en charge le faux alunissage n’est ni trop extravagante ni trop complotiste. En effet, elle trouve le juste milieu et parviens à nous proposer une motivation crédible expliquant l’existence de ce tournage.

Malgré quelques facilités et incohérences scénaristiques (en particulier vers la fin), on ressent quand même une très grande émotion face à cette reconstitution plutôt bien fichue du jour où Saturn V a quittée la Terre pour l’espace.

Le réalisateur a réussi à retranscrire à l’écran cette sensation d’espoir et d’émerveillement du côté des civils, et d’excitation et de peur du côté des astronautes. Cela donne lieu à des scènes d’une grande sincérité et d’une véritable maîtrise, certainement les meilleurs du film.

To the Moon | Sony Pictures

Quelles inspirations pour la mise en scène ?

To the Moon n’arrive à trouver son ambiance générale que cinquante minutes avant le générique de fin. Le film commence par une ambiance très jazzy avec une Scarlett Johansson provocante dans une scène de pseudo-entretien d’embauche qui la laisse s’amuser avec un monologue assez drôle sur les voitures.

On ne peut s’empêcher d’y percevoir un tout petit côté Ocean’s (surtout Ocean’s 8, pardonnez la référence). Après cette scène d’ouverture, le film continue sur une ambiance plus légère avec plus de glamour (les tenues de Johansson, très jolies), et la seule référence qui vient en tête est alors un film assez peu connu, Bye Bye Love de Peyton Reed (2003) avec Ewan McGregor et Renée Zellweger.

Il y a dans To the Moon (ou en tout cas pendant une partie), le même kitsch sauce 60’s que dans le film de Reed, mais peut être plus sobre dans son côté surjoué et flashy. Finalement, c’est une tournure plutôt bon enfant que le film finira par choisir, avec des péripéties téléphonées, mais efficaces, dans la lignée des petits blockbusters américains.

On a donc vu cette ambiance mille fois, mais elle marche pour ce film, qui, hormis quelques scènes dans l’espace nécessitant des effets visuels crédibles n’a pas nécessité énormément d’efforts. Malheureusement, la mise en scène est assez classique. Aucune fulgurance, aucune folie, c’est une mise en scène fonction qui est simplement là pour nous montrer une histoire.

Ce n’est pas avec ce film que les aficionados d’analyse filmique seront comblé. Et c’est quelque chose que l’on voyait déjà dans les films précédents du réalisateur.

Côté casting…

Channing Tatum (et son marcel que l’on voit en transparence sous tous ses pulls et toutes ses
chemises) peine parfois à nous faire croire que l’on est en 1969. Il n’est pas mauvais, simplement trop « moderne » pour un film d’époque.

Il n’est d’ailleurs pas aidé, par son personnage en carton, aux enjeux et problématiques prévisibles et très unidimensionnels. Scarlett Johansson quant à elle, est absolument parfaite dans son rôle de femme semi-fatale. Elle est drôle, elle est touchante et se fond merveilleusement bien dans ce décor des années 60.

À noter un second rôle drôle, mais très cliché, d’agent du gouvernement joué par un Woody Harrelson qui s’amuse et Jim Rash, hilarant en réalisateur/diva, et qui ressemble de façon très troublante à Stanley Tucci.

En conclusion

Malgré quelques faiblesses évidentes, To the Moon reste un honorable divertissement, pas
aussi bête qu’il aurait pu l’être (malgré un patriotisme dont seuls les américains ont le secret), et avec quelques moments de grâce qui font qu’on ne peut pas rester complètement insensible une fois la séance terminée.

Le film s’amuse avec tout ce qui fait qu’on adore détester la culture américaine : placements de produits à outrance, facilités scénaristiques, histoire d’amour mièvre avec en supplément un petit hommage à Out of Africa, etc.

Le film marquera t-il les esprits ? Non. Rien qu’en rédigeant cette critique, les souvenirs du film sont déjà en train de disparaître. Cependant, laissez vous tenter par ce joli petit film plein de bons sentiments, qui s’amuse avec l’histoire (même s’il ne parle pas assez de la Guerre Froide et que les passages sur la Guerre du Vietnam sont sous-développés) et qui vous fera passer, c’est certain, un agréable moment, et vous fera oublier vos dures journées de travail.

10 juillet 2024 en salle | 2h 12m | Comédie, Romance

De Greg Berlanti | Par Greg Berlanti

Avec Scarlett Johansson, Channing Tatum, Woody Harrelson

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