Monkey Man – Un premier film qui castagne fort pour Dev Patel

Monkey Man: Kid, un gamin des rues qui, après l’horrible massacre de son village natal, a grandi orphelin dans les bas fonds de la ville fictive de Yatana. Il finit par gagner sa vie dans un club qui organise des combats clandestins où dissimulé derrière un masque de gorille, il se laisse battre au sang par des adversaires pour de l’argent. Après toutes ces années à contenir sa rage le jeune homme trouve le moyen d’accéder à la sinistre élite de la ville. Subitement submergé par son traumatisme d’enfance il va se retourner violemment contre ceux qui lui ont tout pris et trouver ce que les mystérieuses cicatrices de ses mains cachent en vérité.

AVIS GLOBAL

Note : 3.5 sur 5.

C’est une plongée musclée dans le monde de la réalisation pour Dev Patel ! L’acteur que l’on connaît notamment pour son rôle dans Slumdog Millionaire passe derrière la caméra pour un projet qui s’apparentait à un simili John Wick : un homme en costume, un bar néon, et de la castagne à gogo. Mais le projet avait de quoi intriguer, ne serait-ce que de par son jeune réalisateur, et son producteur, qui n’est personne d’autre que Jordan Peele, le papa de Get Out. Mais du coup, est-ce que nous avons là un film d’action bouillonnant ? Ou un énième projet décérébré, qui ne fait que recopier une recette qui a marché un temps ?

En quelques mots

Monkey Man s’avère être une très bonne surprise ! Malgré une campagne marketing qui semblait le ranger en sous John Wick, le métrage de Dev Patel se révèle être à la fois un melting point d’influences cinématographiques, mais en réussissant à être son propre créateur ! Proposant un film qui bouillonne à chaque instant, et nous servant notre dose d’action bien énervée, tout en portant un message peut-être plus politique qu’on ne le pense. Loin d’être exempt de défauts, c’est une incursion fracassante pour Dev Patel !

Monkey Man | Universal Pictures

Un premier film qui nous régale dans ce tourbillon bouillonnant

Et ce n’est pas peu dire que le film est sorti dans la douleur ! Entre le Covid qui aura coupé court le tournage qui devait se dérouler majoritairement en Inde, des batailles avec Netflix, le décès du responsable technique en charge de la lumière…

L’enfer semblait se profiler pour ce métrage qui, était alors présenté comme un bébé de la saga avec Keanu Reeves. Et pourtant, il n’en est rien ! Si on retrouve en effet des inspirations venant de cette saga, elle n’est qu’une influence parmi d’autres au final ! Et c’est là où le métrage gagne son premier point d’intérêt à vrai dire.

Car en venant mêler des influences venant de Bollywood, des films hongkongais, ou encore de Old Boy, The Raid, ou même à notre cher Tarantino par exemple. Le métrage s’inspire au final davantage de ces influences là.

Et en venant faire transpirer à l’écran le bouillonnement intérieur de ce personnage enragé, mais loin de la figure d’un homme-tueur intouchable. Ici, le métrage porte une mise en scène ultra viscérale, en apparence chaotique, mais qui reflète tout l’enragement d’une société, et le chaos interne qui sommeille en Dev Patel, personnage principal de ce film.

C’est dans un mélange de caméras à l’épaule et de cadres plus posés que le film gagne son intérêt. Venant nous rassasier de scènes d’actions nerveuses et qui nous immergent totalement, à des scènes plus intimes où la symbolique vient se mêler à un sous-texte politique.

Monkey Man | Universal Pictures

Généreux dans son action, mais plus imparfait dans son récit

Car là où ce récit de revanche nous emporte dans un flot de violence et des saillies sanglantes, Dev Patel vient y apporter une autre portée. Celle d’un pays qui se tiraille de l’intérieur, d’une population qui souffre, via la persécution des Hijras, l’équivalent d’un troisième genre dans la culture indienne.

C’est bien ce mélange entre actions et cri de dénonciation qui rend Monkey Man un objet de divertissement réjouissant, mais aussi un message politique, qui suit toujours les œuvres de Patel. On ne peut qu’apprécier cette tentative de vouloir livrer plus qu’un enchaînement d’action. Mais n’oubliant pas de remplir sa première mission, avec une grande générosité sur cette partie, et pour le meilleur !

On découvre que Dev Patel, ceinture noire de taekwondo, parvient à faire transparaître une véritable nervosité dans les combats qu’ils mènent, et nous régalent de bout en bout. Mais bien qu’il soit très plaisant, le film est loin d’être parfait.

Son écriture manque cruellement de finesse par instants. Que ce soit dans l’usage de certains personnages, qui semblent perdus dans le déroulement du scénario, et où leurs progressions semblent bien maladroites.

Ou encore dans sa démonstration narrative sur le passé du personnage, au travers de flash-backs peu subtils et qui deviennent un poids au fur et à mesure… Venant rendre le rythme du film un peu plus inégal, qui peut déjà souffrir de certaines longueurs. C’est via ces faiblesses que le métrage trébuche par instants sur sa volonté de bien faire.

Au final, on fonce ? Ou on passe ?

Monkey Man est un premier film assez réussi, où sa mise en scène bouillonnante parvient à gagner en lisibilité pour mieux nous plonger dans ce flot de combats nerveux et sanglants. Dans cette croisée des influences, Dev Patel parvient à en prendre la juste dose, afin de pouvoir y mettre sa patte personnelle. Et livre un premier film punchy, imparfait certes, mais rempli de bonnes idées, et d’une bonne dose d’action et de sueur !

17 avril 2024 en salle | 2h 00min | Action, Thriller

De Dev Patel | Par Dev Patel, Paul Angunawela

Avec Dev Patel, Sikandar Kher, Sharlto Copley

Interdit – 12ans avec avertissement

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