Dois-Je Le Voir ?

Dream Scenario : Paul Matthews, un banal professeur, voit sa vie bouleversée lorsqu’il commence à apparaître dans les rêves de millions de personnes. Paul devient alors une sorte de phénomène médiatique, mais sa toute nouvelle célébrité va rapidement prendre une tournure inattendue…

AVIS

Le réalisateur Norvégien, Kristoffer Borgli revient dans nos salles après « Sick of Myself », sorti plus tôt cette année. En venant faire un tour du côté du studio A24, le réalisateur continue d’explorer notre société, son côté narcissique, factice… Et cette fois, au travers d’une quête de postérité ! Avec Nicola Cage en tête d’affiche, le film nous replonge dans le « trip Cage », venant pousser de nouveau le phénomène autour de l’acteur. Après la promesse du fan service ultime avec « Un Talent en Or Massif« . Ici, le film vient questionner sur le rapport à l’image que nous avons avec l’acteur. En plus de venir nous parler d’une quête de postérité, qui tournera un peu au cauchemar. Alors, le film sera-t-il un cauchemar ? Ou un rêve de cinéma ? Ce film fantastique est sorti en salles le mercredi 27 Décembre 2023.

« Dream Scenario » est le cauchemar idéal ! Nous retrouvons ici un Nicolas Cage en pleine forme, qui nous régale avec un jeu survolté, et apporte du sel à des scènes, déjà bien barrées. Avec un récit dense, bien qu’un peu inégal dans son rythme, le métrage nous transporte dans un cauchemar éveillé. Tantôt pétillant, pour devenir plus amer au fil du récit. Nous allons plonger dans un récit aussi caustique que fantastique. Venant critiquer une société à la postérité éphémère, où la quête de postérité peut vite tourner au cauchemar. On pourra toutefois regretter quelques turbulences dans ce rêve…

Un Nicolas Cage qui nous régale, autant qu’il nous hantera !

C’est bien l’un des faits les plus notables de ces dernières années, la remontée inattendue de l’acteur Nicolas Cage. Alors que l’acteur a connu une belle traversée du désert vers la fin des années 2000, enchaînant les productions à petits budgets, les nanars, voire étant complètement absent de nos écrans. C’était sans compter sur un nouvel engouement populaire autour de l’acteur, devenant un peu le roi des réseaux, une icône que tout le monde souhaite retrouver sur grands écrans !

Et bien, nous avons là le nouveau fantasme Cage ! Car son personnage, Paul, professeur anonyme menant une vie plutôt calme et plate, se retrouve devenir l’objet de rêves de milliers d’Américains ! Devenant de fait, un véritable phénomène de société, une égérie populaire, monté sur un piédestal à la vitesse de l’éclair. Et c’est ici que le phénomène Cage, rejoint le cinéma de Borgli. Où le réalisateur aime se plonger dans la question de la quête de postérité. Et ici, le réalisateur plonge dans une critique de cette société, où la quête de célébrité est devenue virale, et sa longévité presque inexistante. Le choix de Cage se trouve être le bon !

D’autant plus, que l’acteur nous régale avec sa prestation délirante, et aussi incongrue que ce métrage. En nous plongeant dans un enchevêtrement de rêves et de réalités, Nicolas Cage nous rappelle qu’il possède toujours ce feu qui avait fait le succès de son début de carrière. Ici, son talent comique explose, que ce soit dans l’interprétation de ce professeur qui semble s’être résigné à être le spectateur de sa propre vie. Ou des frasques hallucinantes dans des rêves hallucinants, où son apparition déclenche l’hilarité. Avant que le tout ne bascule au cauchemar, pour notre plus grand plaisir… Ou pas ?

Mais un scénario qui ne fait pas toujours rêver…

Si Nicolas Cage nous régale, et que sa comparse, Julianne Nicholson, brille de par son talent ! On peut toutefois se questionner sur le scénario de ce métrage. En posant un postulat de base aussi ambitieux que totalement délirant, on se plaît à plonger dans ce récit loufoque. Mais aussi portant un propos de fond assez acerbe.

En suivant les pérégrinations de Paul, le scénario vient questionner le rapport à la célébrité dans cette « société du spectacle » dans laquelle nous vivons. En nous propulsant dans un quart d’heure de gloire, où nous voyons un homme être presque le spectateur de son ascension (puis de sa chute), avec tout de même le sentiment qu’il pourra enfin obtenir ce qu’il désire : la postérité ! Mais que nenni ! En enchaînant les situations totalement incongrues, le récit démontre bien une chose, cette célébrité, n’apportera rien à son personnage, si ce n’est le malheur et la destruction de son environnement. Venant rapidement transformer la vie de ce pauvre Paul en enfer.

Devenant rapidement l’objet de cauchemars, Paul est conspué, vilipendé… Et dans des enchaînements de scènes géniales, de scandales issues de quiproquos, Paul devient l’ennemi public numéro 1 lorsqu’il tente de devenir acteur de sa vie. Mais on ne peut que regretter, que le récit ne saura qu’effleurer son propos et ses thématiques, rendant le tout très frustrant. Souffrant de certaines longueurs, venant alourdir le tout. On se demande un peu ce que le film souhaite nous montrer, tant le manque de profondeur se fait ressentir au fur et à mesure du récit. Pour terminer sur un dernier acte, qui apparaît un peu de manière artificielle, et qui démontre bien que le film peine à véritablement livrer son message, n’explorant jamais tout son potentiel…

Mais au final, on passe ? Ou on fonce ?

« Dream Scenario » nous régale avec sa bizarrerie amère ! En nous plongeant dans le cauchemar éveillé (peut-être ?) que vit Paul, nous sommes emportés dans une proposition saugrenue et plaisante. Pouvant s’appuyer sur son acteur principal, le métrage nous livre presque le film parfait autour du fantasme qui plane sur l’acteur.

Devenant un véritable phénomène viral, le récit nous questionne sur notre rapport à l’image que nous avons avec l’acteur. Et permet à Nicolas Cage d’exploser avec son talent, oscillant entre fausse monotonie, et délire total. L’acteur est hilarant, maladroit, inactif… Un cocktail explosif ! Accompagné par la géniale Julianne Nicholson, pourtant trop rare à l’écran, elle brille dès qu’elle apparaît. Faisant de ce duo, la force vitale du film.

On regrette tout de même un récit plus inégal, souffrant de nombreuses longueurs. Comme si le scénario n’avait pas su faire le tri sur ses idées qu’il voulait mettre dans son aventure, nous avons là un entassement inexploité d’idées, de réflexions, de thématiques… Qui ne seront jamais vraiment approfondies. Venant nous livrer un récit parsemé de bonnes idées, mais qui laisse l’impression désagréable de n’avoir effleuré que la surface. Malgré des propos intéressants, une critique assez acerbe, transformant le tout en farce noire. Un film plaisant, qu’il faut découvrir pour sa folie et son propos totalement insensé !

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