Fremont : Donya, jeune réfugiée afghane de 20 ans, travaille pour une fabrique de fortune cookies à San Francisco. Ancienne traductrice pour l’armée américaine en Afghanistan, elle a du mal à dormir et se sent seule. Sa routine est bouleversée lorsque son patron lui confie la rédaction des messages et prédictions. Son désir s’éveille et elle décide d’envoyer un message spécial dans un des biscuits en laissant le destin agir…
FREMONT
C’est une réalisation de l’iranien Babak Jalali. Fremont a reçu le Prix du Jury au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2023. Ce drame américain est sorti au cinéma le 6 décembre 2023.

Le pouvoir d’un gâteau sec
Les fortune cookies, ces petits biscuits de la destinée servis dans les restaurants chinois, portent bien leur nom dans le nouveau film du réalisateur anglo-iranien Babak Jalali, Fremont.
En revanche, ce n’est pas la lecture d’une prédiction ou maxime contenue dans un petit gâteau sec qui va bousculer la vie routinière et mélancolique de Donya. Non, c’est une promotion en tant que rédactrice de ces petits messages dans la fabrique où elle travaille qui va lui laisser entrevoir la possibilité d’enfin s’épanouir.
S’autoriser un avenir en acceptant le passé
Arrivée dans la banlieue de San Francisco après avoir fui son pays natal suite au retour des talibans, l’ancienne interprète pour l’armée des Etats-Unis n’est pas venue pour vivre le rêve américain. Seulement pour rester en vie. Elle aurait pu aller partout tant que ce n’était pas l’Afghanistan.
Ce changement de poste inopiné pousse Donya, incarnée avec justesse et sensibilité par Anaita Wali Zada, sur le chemin du pardon de soi et de l’acceptation. Elle qui jusqu’ici ressassait son passé et la vision que les autres pouvaient en avoir.

Le charme de la sobriété
Fort d’une jolie photographie en noir et blanc et d’une monotonie poétique, le film préfère une sobriété saupoudrée d’un humour pince-sans-rire à un sensationnalisme embué de larmes. En émane ainsi une imprévisible douceur, renforcée par toute une galerie de personnages secondaires aussi farfelus qu’attachants (de la collègue de travail qui joue les entremetteuses à un psychiatre obsédé par Croc-Blanc, en passant par un patron de restaurant hypnotisé par une série télé).
Difficile de ne pas être charmé.e par ce récit contemporain juste, intelligent et irrésistiblement drôle!
Vous pouvez continuer à nous suivre sur Instagram , Twitter et Facebook

Laisser un commentaire