Vermines – L’horrifique français tisse sa toile

Vermines : Kaleb, 30 ans, est passionné d’animaux exotiques. Un jour, il rentre chez lui avec une araignée venimeuse et la laisse accidentellement s’échapper. Les habitants de son immeuble de cité vont devoir se battre pour leur survie.

VERMINES

Note : 4 sur 5.

Premier long-métrage pour le réalisateur Sébastien Vaniček, ce dernier se lance donc un défi de taille. Il plonge dans le cinéma de genre, et plus particulier dans l’horreur (on peut même parler de survival). Loin de foncer dans l’horreur ultra fantastique, nous voilà plongé dans un immeuble un peu vieillot d’une cité. Le film aura fait un tour dans quelques compétitions, comme l’édition 2023 du PIFFF (Paris International Fantastic Film Festival), où nous avons pu le découvrir ! Alors, est-ce le frisson de cette fin d’année ? Ce film d’horreur français sort en salle le mercredi 27 Décembre 2023.

Vermines | Tandem Films
Vermines | Tandem Films

Impressions globales

« Vermines » est une excellente surprise, en plus d’être un très bon premier film ! Tout d’abord, en venant nous livrer un vrai bon morceau d’effroi, avec une mise en scène, et une maîtrise de ses effets qui n’a rien à envier à des grosses productions. Mais aussi grâce à un récit bien ficelé, qui évite bien des pièges, et qui va parsemer une petite grille de lecture actuelle. Un cast ultra jeune, avec pour beaucoup leur premier rôle en tête d’affiche qui devront affronter des sales bébêtes qui rampent : des araignées. En somme, un bon film d’horreur français, comme quoi, on peut savoir allier le cinéma de genre et la qualité !

Une mise en scène maline et terriblement efficace!

On pourrait craindre d’un tel projet, que la maîtrise visuelle ne parvienne pas à transposer son ambition à l’écran. Que ce soit par manque de budget, ou bien par une mise en scène qui ne parvient pas toujours à maîtriser un genre ultra codifié. Ici, on se laissera surprendre par la maîtrise technique et visuelle de ce métrage en réussissant un point crucial : sa menace !

Dès son introduction désertique, venant faire un petit clin d’œil à William Friedkin (entre autres). La menace rôde, dans un champ de rochers, un trou obscur. La menace est là… Et elle saute sur sa victime ! Au fil des scènes, ces petites choses rampantes vont atterrir dans un milieu urbain et clos, pour notre plus grande angoisse ! C’est en mêlant les incrustations numériques et les araignées en prises réelles, que sa cauchemar prend forme. Rapidement, la peur de voir un de ces monstres sauter d’un coin de l’écran, devient quasiment constante. C’est aussi par une mise en scène assez efficace, et aussi maligne que vicieuse, que l’horreur parvient à se tenir !

Que ce soit dans une scène de salle de bain, digne d’un « Arachnophobie » en plus féroce, où une chasse d’araignée devient un véritable enfer ou bien quand enfiler une chaussure n’aura jamais été aussi mortel. Le métrage enchaîne les scènes horrifiques efficaces ! Que ce soit avec une ambiance sonore angoissante, ou une mise en scène maîtrisée ! Venant emprunter aux maîtres du genre, comme Carpenter, et ceux cités avant… On se retrouve devant un huis clos étouffant, un survival horrifique qui fait plaisir ! C’est possible grâce à des beaux effets, notamment sur la maîtrise technique autour des fameuses arachnides, qui peut largement rivaliser avec des plus grosses productions.

Vermines | Tandem Films
Vermines | Tandem Films

Un récit qui évite les pièges du genre !

Le métrage bénéficie d’un traitement visuel solide, venant nous prouver que la France n’a pas à rougir de ses productions. On aurait pu se dire que le récit aurait été son talon d’Achille, étant le point noir de beaucoup de films de ce genre.

Encore une fois, la surprise tombe ! Une attention particulière aura été portée au scénario. Ne voulant pas nous pondre une énième flopée de personnages débiles pouvant nous exaspérer de par leurs réactions, et leurs décisions, ô combien stupides, quand elles ne sont pas suicidaires. Ici, rien de cela ! Nous nous retrouvons avec une équipe qui va connaître une véritable progression dans leur caractérisation, avec des arcs construits. Même si on peut regretter un petit manque de profondeur par moments, afin de vraiment décupler l’attachement que l’on pourrait avoir. Il est tout de même plaisant, de voir de véritables personnages et non pas des fonctions qui viendraient servir un récit mécanique.

Dans ce récit, on se retrouve balancé dans un univers relativement cohérent. Ayant la bonne idée d’expliquer son concept, mais sans trop en faire, on se retrouve face à une évolution de la menace que le spectateur est en mesure d’appréhender. La narration veillera à ne jamais perdre le fil, tout en évitant de tomber dans des facilités scénaristiques. Elle fait d’ailleurs un parallèle, entre le traitement que reçoivent ces arachnides de la part des forces de l’ordre, et celui reçu par ses habitants. Le métrage l’explique, ces bêtes vont prendre en taille, et en agressivité, en réponse à la violence de leur environnement. En refusant de tomber sur un portrait misérabiliste des cités, le récit va plutôt se contenter de faire un habile parallèle. Cela est possible, malgré une certaine maladresse dans l’exécution de cet arc.

Vermines | Tandem Films
Vermines | Tandem Films

Au final, on fonce ? Ou on rampe vers la sortie ?

Au final, « Vermines » est une belle tranche d’horreur ! Pouvant s’appuyer sur sa mise en scène ultra efficace, l’angoisse découle du moindre recoin. Avec des araignées effrayantes de réalisme, la caméra nous plonge dans un enfer urbain angoissant. Passant d’une salle de bain, à une cave crasseuse et entoilée… Le terrain de l’homme devient celui de l’animal. Nous suivons ce spectacle horriblement efficace.

Malgré des petites fautes d’exécutions, dans sa narration notamment. On ne peut que soulever les qualités indéniables du métrage. Notamment de son récit, plus politique qu’il n’y paraît au final. En venant enfermer les habitants, malmenés, mal considérés par les forces de l’ordre, et cette menace à huit pattes. On comprend rapidement le parallèle qui se tisse entre eux, jusqu’à se demander à la fin du film : au final, qui sont les vermines ?

Une nouvelle preuve que le cinéma de genre français porte de belles promesses ! Sébastien Vaniček apporte sa pierre à cet édifice.

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