Winter Break – Un conte de noël moderne, doux-amer et touchant !

Winter Break – Hiver 1970 : M. Hunham est professeur d’histoire ancienne dans un prestigieux lycée d’enseignement privé pour garçons de la Nouvelle-Angleterre. Pédant et bourru, il n’est apprécié ni de ses élèves ni de ses collègues. Alors que Noël approche, M. Hunham est prié de rester sur le campus pour surveiller la poignée de pensionnaires consignés sur place. Il n’en restera bientôt qu’un : Angus, un élève de 1ere aussi doué qu’insubordonné. Trop récemment endeuillée par la mort de son fils au Vietnam, Mary, la cuisinière de l’établissement, préfère rester à l’écart des fêtes. Elle vient compléter ce trio improbable.

WINTER BREAK

Note : 4 sur 5.

Alexander Payne revient en salles après sa comédie fantastique, “Downsizing”, en 2017. Le réalisateur de “The Descendant” vient ici s’entourer de seconds couteaux fameux, en particulier du brillant Paul Giamatti. En plongeant dans les Etats-Unis des années 70, et en reprenant une esthétique bien particulière. Ce sera donc autour de trois personnages que tout semble opposer, que ce nouveau long-métrage va tourner. Entre un professeur aigri, une cuisinière endeuillée, et jeune privilégié délaissé en plein Noël… Le programme s’annonce chargé ! Mais sera-t-il à la hauteur ? Ce drame américain est sorti en salles le 13 Décembre 2023.

Winter Break | Universal Pictures International
Winter Break | Universal Pictures International

Impressions globales

Winter Break” est un joli coup de cœur ! Venant s’inspirer, et honorer la vague du Nouvel Hollywood, sans tomber dans un fétichisme facile. Le film parvient à nous toucher de par sa singularité, et celle de ses personnages ! En posant des figures brisées, voir marginales, mais définitivement en dehors des normes de la société qui les entourent. Alors que pourtant tous les opposent, de leurs classes sociales, leurs couleurs de peau, à leurs histoires. Une chose va les rapprocher, et c’est ici que la finesse vient nous cueillir !

Une esthétique soignée mais aseptisée ?

Le métrage pose déjà une identité visuelle et sonore bien particulière, et ça dès son introduction ! En enchaînant les vieux logos de certains studios, avec une musique qui nous replonge instantanément 30 ans en arrière, le métrage tend à reprendre une esthétique de la fameuse Nouvelle Vague Hollywoodienne, notamment celle des années 70. Avec un grain assez typique, ses couleurs ternies… Tout le dispositif scénique est là ! Bien que tout le travail de reproduction soit impressionnant, ce n’est pas qu’un simple geste qui viendra bêtement reprendre les codes d’une époque disparue, mais plutôt un écho, à la mélodie douce, mais peut-être aussi un peu amère…

Si la technique est là, qu’en est-il de l’émotion ? Si on se laisse séduire par une esthétique aussi sublime, on peut regretter une mise en scène un peu désincarnée, qui réussit son pari technique, mais pêche un peu à trouver une identité propre. Les plans s’enchaînent avec un talent indéniable, mais peut-être que la volonté a pris un peu le pas sur le risque de sortir un peu du cadre. Il n’en reste pas moins que le métrage porte une esthétique soignée pour permettre au récit de décupler son émotion.

Winter Break | Universal Pictures International
Winter Break | Universal Pictures International

Un récit émouvant et un cast génial

En somme, nous pourrions être tenté de parler d’un Conte de Noël, un conte doux-amer, mais portant une douceur qui nous touche, notamment au travers de ses trois personnages principaux. Que ce soit un professeur aigri à souhait, reclus et détesté par ses élèves comme par son administration, mais portant haut les valeurs de l’intégrité contre une élite et la puissance des privilégiés. La cuisinière endeuillée par la mort de son fils, jeune homme brillant, mais emporté par la guerre dans un rêve de pouvoir revenir terminer des études inaccessibles pour la caste des modestes. Un jeune étudiant de bonne famille, en apparence prétentieux et absolument détestable, mais avant tout un jeune brisé par la “perte” de son père, et l’abandon de sa mère.

Ce trio de brebis galeuses, c’est bien autour d’eux que le récit va se concentrer. Dans une école qui prépare les jeunes Américains ultra bourgeois, et qui se vide pour partir célébrer les fêtes de fin d’année, un petit groupe reste, entre ce professeur puni pour son zèle d’autorité et de cynisme, et des étudiants dont les parents ne viendront pas les chercher. Le tableau est dressé, nous suivrons des figures délaissées, mais le groupe va encore s’amincir pour se concentrer sur notre trio, et commencer à opérer un rapprochement grâce à une empathie latente, douce et chaude !

Winter Break | Universal Pictures International
Winter Break | Universal Pictures International

Au final, on fonce ? Ou on passe ?

Winter Break” est un conte de Noël moderne touchant ! À l’esthétisme soigné, nous nous retrouvons piégés dans une école enneigée, avec trois personnages aussi différents qu’attachants, avec une interprétation magistrale pour ses acteurs. Un récit aussi cinglant qu’émouvant, on nous emporte dans ce film plein d’émotion. C’est peut-être ça aussi un bon film de Noël, en venant nous émouvoir, sans tomber dans la mièvrerie, tout en nous montrant la beauté du cœur humain !

Si la détestation mutuelle est palpable entre le professeur et son élève, les deux appréhendant l’autre par des préjugés. En s’envoyant des joutes verbales absolument délicieuses. Le récit va les rapprocher, pour que la détestation se transforme en compassion, et en respect mutuel. Entre eux se dresse une mère meurtrie. Elle fera surtout office de guide, de gardien de la paix, mais aussi d’une source d’émotion immense. Les trois personnages ayant une histoire propre, une véritable évolution, et une humanité incroyable. Pour former, ne serait-ce que l’espace d’un instant, une famille, certes dysfonctionnelle à souhait, mais aussi touchante.

Sans venir parler d’une charge assez politique qui se diffuse tout au long du film, notamment via des répliques intelligentes et cinglantes. On nous démontre tout au long du film, que le système américain, broie les plus modestes, réduit à devenir de la chair à canon pour essayer d’atteindre le rêve américain. Un fossé est creusé dans cette Amérique brisée, et on ne le démontre ici avec émotion ! Ce professeur, prend un malin plaisir à rappeler à cette jeunesse dorée, qu’ils sont nés du bon côté, sans s’en rendre compte.

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