Wish : Asha et la Bonne Étoile – La chute de l’étoile Disney

Wish – Asha et la bonne étoile : Jeune fille de 17 ans à l’esprit vif, Asha vit à Rosas, un royaume fantastique où tous les souhaits peuvent littéralement s’exaucer. Dans un moment de désespoir, elle adresse un vœu sincère et puissant aux étoiles auquel va répondre une force cosmique : une petite boule d’énergie infinie prénommée Star. Ensemble, Star et Asha vont affronter le plus redoutable des ennemis, le Roi Magnifico et prouver que le souhait d’une personne déterminée, allié à la magie des étoiles, peut réellement produire des miracles…

WISH – ASHA ET LA BONNE ÉTOILE

Note : 1.5 sur 5.

Le 62e film de la catégorie des « Classiques » du studio Disney est arrivé, avec une lourde tâche. Celle de faire renouer le studio avec le succès en salles, et l’autre de célébrer les 100 ans de Mickey et ses compagnons. Venant donc conquérir sa jeune audience, tout comme rassembler son public plus âgé, qui a pu grandir avec les classiques d’animation, le défi sera de taille ! Ce film d’animation américain est sorti au cinéma le 29 novembre 2023.

Wish - Asha et la bonne étoile | Disney
Wish – Asha et la bonne étoile | Disney

Quelques mots pour commencer

Mais est-ce que l’opération (re)séduction va-t-elle marcher ? Le métrage qui rend hommage à 100 ans de magie est-il une réussite magique ? Ou une nouvelle déception ? Hélas, c’est un hommage raté que nous voyons ici… Et si on ne peut pas nier que le studio enchaîne les difficultés. Ce n’est pas avec cette nouvelle production que les choses s’arrangeront ! Que ce soit avec une animation sans éclat, qui peine à rendre hommage à l’animation. C’est un ensemble oubliable qui se déroule péniblement devant nous. Tel un mauvais tour de nécromancie, le métrage rassemble ce qu’il peut de son passé, sans parvenir à ramener sa magie d’antan à la vie…

Un hommage aussi raté qu’étrange…

S’il y’a bien une chose que l’on peut toujours défendre une chose chez Disney, c’est la qualité de son animation. Si l’animation 2D a été délaissée par le studio historiquement depuis le début des années 2000, au profit de l’animation 3D. C’est pourtant bien cette première technique qui a fait la renommée du studio aux grandes oreilles. Ainsi, la logique était de rendre hommage à cette animation traditionnelle au travers de ce métrage.

Et bien, qu’il était question de réaliser le film intégralement en 2D, le choix final en sera autrement. Et donc, la réponse sera le cel-shading. C’est en prenant cette technique d’animation 3D, reprenant les textures et l’hestétique du dessin, le but était clairement de rendre hommage aux deux technologies. Mais on se rend vite compte, que le pari n’est pas tenu !

Là est certainement le plus dommageable, quand on se rend compte que la qualité de l’animation n’est pas au rendez-vous. Que ce soit avec un manque cruel de relief et de perspective dans certaines scènes, ou bien une créativité absente de ce métrage. Il est bien triste de constater que, malgré son budget confortable, le studio n’est pas au niveau sur son animation, ni sur le plan visuel en général… Car on peut bien défendre l’intention qui pouvait se cacher derrière, le résultat final nous donne, par moments l’impression d’un test 3D pas encore finalisé, qu’une véritable scène dans un long-métrage d’animation.

On ne peut que se questionner, sur la mollesse et la paresse visuelle du film. Que ce soit par une absence totale de magie, des textures assez mal exploitées, ou encore un manque cruel de profondeur de champ. Ne parvenant pas à donner véritable corps à cet univers, déjà assez insipide.

Wish - Asha et la bonne étoile | Disney
Wish – Asha et la bonne étoile | Disney

Un récit étouffé !

Si l’animation n’est pas le point qui fera briller le métrage, on ne pourra pas dire que son scénario est le point qui sauvera les meubles non plus…

Car le récit va se voir plomber par ces « hommages », plus ou moins subtils, à ses métrages passés. Ne venant jamais vraiment se poser sur son histoire, ou encore moins sur ses personnages. Le résultat ne fera pas de miracles, bien au contraire !

En nous plongeant dans un récit ultra conventionnel, le métrage préfère reprendre les carcans traditionnels de ses oeuvres passées, plutôt que de venir arpenter des sentier moins conventionnels. Nous sommes donc loin d’un « Vaiana », pour reprendre une soupe mal réchauffée. Avec Asha, en héroïne principale insipide à souhait, il est impossible de s’attacher à ce personnage. Et ce ne sera pas ses acolytes mal introduits, une famille creuse à en pleurer, et un antagoniste qui gâche son potentiel initial…

Les ingrédients ne prennent pas, et nous livre au final une histoire assez niaise, aux enjeux qui ne parviennent pas à prendre la bonne place dans le récit. Et surtout avec un enchaînement totalement aléatoire, où les (nombreuses) scènes de chansons, apparaissent sans de réels liens avec le récit. Et si le nombres de chansons est conséquent, on constatera que cela ne comblera pas l’absence totale de titres marquants. Un peu comme le reste, le tout s’enchaîne assez péniblement, sans talent.

Si la désagréable sensation de voir des clips musicaux, implantés de force dans ce métrage, vient nous désespérer encore davantage. On se demande tout de même qui a pu valider cette version sous acide de la pub « Le Gaulois », dans une scène aussi inutile que gênante. Quel dommage de voir un assemblement assez moribond de références lourdes, tel un Frankenstein, le métrage ne parvient pas à réanimer son monstre.

Wish - Asha et la bonne étoile | Disney
Wish – Asha et la bonne étoile | Disney

Le diagnostic d’un studio en souffrance ?

Un point intéressant, c’est l’écho que peut avoir le film sur sa situation en interne !

En effet, que ce soit un bilan compliqué avec sa plateforme, Disney+. Encore déficitaire, et ne parvenant pas encore à s’imposer face au mastodonte Netflix. Ou des résultats d’exploitations qui peuvent être décevants sur la partie d’exploitation de ses licences TV et cinémas (avec une perte de 243 millions sur cette branche à la mi-année). 2023 est une année compliquée, surtout sur la partie animation.

Après le départ de 75 employés chez Pixar, dont deux piliers : Angus Maclane, qui aura pu œuvrer sur Toy Story 2, ou bien diriger la partie animation de Wall-E. Et la productrice qui a sauvé Toy Story 2, Galyn Susman. Une triste période pour Pixar, et les dérives de Bob Iger, n’arrangeront rien. En pleine grève, le PDG du groupe aura créé la polémique, en conspuant les scénaristes et les acteurs, avec leurs demandes « irréalistes ». Une direction chez Disney qui peut faire peur, avec des décisions artistiques intrigantes… Depuis quelques années, le studio limite la création de nouveaux concepts, pour se focaliser sur une (sur) exploitation de ses licences déjà existantes. Avec une marge de manœuvre réduite, les films d’animation se sont faits rares chez Disney… Et où la moindre menace pour le studio sera réduite en bouillie. Et étrangement, le Roi Magnifico est un peu cette représentation !

Car derrière le sourire fringant de ce roi « bienveillant », dans ce royaume « enchanté ». Se cache une figure autoritaire, qui prend les rêves de ses sujets, pour mieux les contrôler, et conforter ses positions et sa mégalomanie. En contrôlant absolument tout, jusqu’à la réalisation des rêves des gens qu’il gouverne, tant que cela va dans le sens de ses ambitions. Un parallèle intrigant !

Wish - Asha et la bonne étoile | Disney
Wish – Asha et la bonne étoile | Disney

Mais au final, on passe ? Ou on fonce ?

Au final, on ne retient pas grand-chose de cet hommage un peu mortifère. Avec une animation sans éclat, le résultat nous attriste quand on sait de quoi Disney était capable de faire. Ici, le tout manque cruellement de relief, et de magie ! Le mélange de la 2D et de la 2D, avec la technique du cel-shading, aurait pu donner un résultat intéressant, voulant reprendre les aquarelles de ses débuts. Le résultat n’est pas au rendez-vous…

Avec un récit ultra banal, qui n’explore rien et ne permet pas de nous attacher. Le métrage nous balade dans un enchaînement de références lourdes, qui s’empilent sans servir la narration. Avec des personnages sans aucune caractérisation dignes de ce nom, que ce soit Asha, une héroïne insipide à souhait, un Magnifico bâclé, ou une bande de compagnons inutiles… On nous balance dans une histoire aux enjeux aussi mal exploités qu’éculés. Il est difficile de s’accrocher face à tant d’événements sans lien entre eux, et qui ne passionne pas. Quel dommage de voir autant d’éléments ne pas s’accorder entre eux, de la réalisation à la narration, tout semble d’une certaine paresse…

Pour aller jusqu’aux chansons, assez nombreuses, mais pas mémorables pour un sou ! Si son titre principal aurait pu être LA chanson phare, elle est au final bien vite oubliée, comme le reste du film à vrai dire. Venant par instants prendre l’apparence de clips musicaux, n’ayant pas par leurs places dans la continuité du récit, on se demande souvent ce qu’il s’est passé chez Disney, pour livrer cette version « finalisée ».

Il n’en restera, qu’une longue liste de clins d’œil (pas toujours réussis), venant appuyer sa mission de film « hommage ». Mais oubliant au final d’être un film tout simplement…

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