L’Abbé Pierre : Une vie de combats – Un biopic qui ne se bat pas tant que ça

L’Abbé Pierre – Une vie de combats : Né dans une famille aisée, Henri Grouès a été à la fois résistant, député, défenseur des sans-abris, révolutionnaire et iconoclaste. Des bancs de l’Assemblée Nationale aux bidonvilles de la banlieue parisienne, son engagement auprès des plus faibles lui a valu une renommée internationale. La création d’Emmaüs et le raz de marée de son inoubliable appel de l’hiver 54 ont fait de lui une icône. Pourtant, chaque jour, il a douté de son action. Ses fragilités, ses souffrances, sa vie intime à peine crédibles sont restées inconnues du grand public. Révolté par la misère et les injustices, souvent critiqué, parfois trahi, Henri Grouès a eu mille vies et a mené mille combats. Il a marqué l’Histoire sous le nom qu’il s’était choisi : l’Abbé Pierre.

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L’Abbé Pierre – Une vie de combats

Note : 2.5 sur 5.

Biopic relatant la vie d’une des personnalités françaises modernes les plus célèbres : l’Abbé Pierre. Avec aux commandes le réalisateur Frédéric Tellier, connu notamment pour son dernier « Goliath », ou encore « Sauver ou Périr ». Le réalisateur français se penche pour son quatrième long-métrage, sur le genre risqué du biopic. Avec en tête d’affiche, Benjamin Lavernhe en interprétant le célèbre fondateur d’Emmaüs, et accompagné par Emmanuelle Bercot. Présenté au 76e Festival de Cannes, que vaut donc ce biopic ? Est-ce un petit miracle d’humanité ? Ou un nouvel essai qui s’effondre face aux codes du genre ? Ce biopic français sort en salles ce Mercredi 8 Novembre.

Quelques mots pour commencer

Malgré une interprétation impressionnante de Benjamin Lavernhe, le film tombe assez rapidement dans les poncifs du genre. Que ce soit avec une narration inégale, ne sachant pas toujours sur quels moments s’attarder. Ou bien encore avec une réalisation qui ne transforme l’essai sur les idées que le métrage porte… Un biopic en demi-teinte, qui souffre de bien des défauts, malgré le jeu de son acteur principal, et des instants d’émotions qui font mouche.

L'Abbé Pierre - Une vie de combats | SND
L’Abbé Pierre – Une vie de combats | SND

Une narration inégale, venant plomber le rythme global…

Car quel défi que celui de retracer la vie dense de cette figure ! Un défi aussi grand narrativement, que du côté de la réalisation. Comment réussir à reprendre toute une vie en deux heures, de la guerre à Emmaüs, le tout sans tomber dans l’idolâtrie mièvre, ou dans un biopic qui n’effleure que la surface ?

Jeune homme issu d’un milieu bourgeois, le récit va prendre un temps considérable sur le début de la vie de l’Abbé Pierre. Que ce soit des débuts religieux compliqués, à un engagement dans une branche de la Résistance. Le métrage semble quelque peu s’enliser dans les premières années de la vie de Henri Grouès, voulant mettre en avant la relation complexe et fusionnelle avec Lucie Coulaz. Si le récit a pu traiter ce point avec quelques scènes, il va préférer s’attarder un peu trop dessus, venant dès le départ alourdir sa narration.

Et c’est ici que le premier souci va apparaître, dans son manque de maîtrise narrative ! Tant que par ses choix parfois étranges sur les étapes de vie du prêtre militant, ou encore par une fois off lourde dans sa première partie. Il est dommage de voir que le récit devient vite très monotone, ne venant que survoler les instants plus dur, notamment dans le combat contre la misère en France. Le film préférera s’attarder sur des moments, parfois plus intimes, parfois plus inutiles.

Et conscient d’enchaîner les longueurs, le rythme s’accélère d’un coup, et peut-être un peu trop ! Et quel dommage de voir l’ascension d’Emmaüs à la vitesse de l’éclair, la déchéance de l’Abbé Pierre, son héritage… Tout semble s’enchaîner à une vitesse folle, en venant encore plus fracturer son rythme. De cela ne ressort qu’un sentiment déconcertant d’un film qui semble durer une éternité, sans jamais s’arrêter au bon moment.

Mais une interprétation solide de Lavernhe, venant illuminer le métrage !

Mais si la narration semble quelque peu inégale, elle parvient tout de même à réaliser un petit miracle. Celui de créer l’émotion dans certaines scènes, notamment grâce au jeu de son acteur principal !

Car une nouvelle fois, Benjamin Lavernhe nous prouve une nouvelle fois son talent indéniable. Ici, l’acteur nous trouble dans des scènes où la force de sa voix percute, résonne. En portant la cape et le béret de ce prêtre, Lavernhe se métamorphose ! Parvenant très bien à interpréter le personnage au travers des années, c’est clairement le grand point positif du métrage. Aussi sensible qu’implacable, ce sera bien de ce jeu d’acteur que va naître l’émotion dans certaines scènes. En venant créer un duo avec Emmanuelle Bercot, le métrage parvient à faire mouche.

Bien que l’actrice ne parvienne pas toujours à sortir de l’ombre de Benjamin Lavernhe. Bercot parvient à nous surprendre, notamment au travers de certaines scènes aux apparences anodines. Et ce duo parvient à nous tenir en haleine, mêlant émotion, complicité, et confrontation.

Quel dommage cependant que la réalisation soit aussi hésitante ! Ne parvenant pas toujours à mettre en valeur ses acteurs, ou encore moins son propos, c’est un autre défaut qui va plomber tout le métrage. Que ce soit une scène de fusillade molle, aux effets de caméra ignobles, ou des scènes de discours à l’éclairage douteux, avec des gros plans simplistes… Au final, le métrage ne parviendra jamais vraiment à casser les codes du genre. En venant reprendre la compilation des scènes classiques, un ensemble peu inspiré.

L'Abbé Pierre - Une vie de combats | SND
L’Abbé Pierre – Une vie de combats | SND

Mais au final, on passe ? Ou on fonce ?

« L’Abbé Pierre – Une vie de combats » est un film qui doit beaucoup à son acteur principal, peut-être un peu trop… Si Benjamin Lavernhe nous éblouit, le reste n’est pas forcément du même niveau.

Avec son récit bien monotone, le tout nous ballote un peu péniblement sur une vie pourtant bien riche ! Avec un rythme bien inégal, et en venant s’attarder sur des passages pas toujours pertinents. Le métrage nous perd dans ses longueurs, puis survole les moments pourtant si marquants quand il s’applique.

Ne sauvant que de justesse les meubles avec sa réalisation assez académique. Le métrage rechute quand il tente quelques folies stylistiques, comme un split screen indigent dans des discours ternes. Le reste sera hélas d’un niveau assez discutable, tant la réalisation empile les effets douteux, les problèmes de photographies et de lumières… Un ensemble plus qu’imparfait, mais qui porte pourtant des bons moments !

Car oui, au final, le métrage parvient à faire mouche par moments. Comme si le film, touché par la même grâce que son illustre personnage, semble se souvenir de son thème. Quand il aborde certaines scènes sur la misère et la combat que l’Abbé Pierre a pu mener, là le film nous touche ! Dommage que ces fameux combats ne soient que trop rares à l’écran…

L'Abbé Pierre - Une vie de combats | SND
L’Abbé Pierre – Une vie de combats | SND

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