On dirait la planète Mars : La première mission habitée sur Mars est en péril. Pas de panique : une branche canadienne de l’agence spatiale envoie dans une base en plein désert cinq anonymes sélectionnés pour leurs profils psychologiques quasi identiques à ceux des astronautes. Ils doivent vivre comme eux, penser comme eux, être comme eux, pour anticiper et résoudre les conflits. Mais ici ce n’est pas tout à fait la planète Mars. Et ce ne sont pas vraiment des astronautes.

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On dirait la planète Mars
Quatrième long-métrage de Stéphane Lafleur, sorti le 30 septembre 2022 au Québec sous le nom “Viking”, comme la firme qui sélectionne les 5 doublures des astronautes. Le film obtient la cote 2 (Remarquable) attribuée par l’agence de presse cinématographique québécoise Mediafilm. Il devient le 10e long métrage québécois à obtenir cette cote. En France, cette comédie Québécoise est sortie sur nos écrans le 02 août 2023.
Une idée de génie
Et remarquable, le film l’est véritablement, lorsque l’on voit la qualité des costumes, décors et accessoires qui sont là pour nous faire voyager sur Mars, tels ces 5 énergumènes qui se glissent alors avec plus ou moins d’aisance dans le corps de leur astronaute respectif.
Si le scénario peut paraître quelque peu absurde, il faut savoir qu’entre 1991 et 1993 une entreprise a véritablement essayé de mener des missions de ce type, reproduisant la vie sur une autre planète dans un dôme. Ces dernières ont échoué car le recyclage de l’air était impossible.
De toute façon je ne pense pas que l’on doute un seul instant de la vraisemblance d’une telle entreprise, cependant que ce soit des personnes civiles, qui n’ont subi aucun entraînement et qui ne savent rien au travail de leur homologue astronaute, là on peut tout de même se poser des questions. Sans cela le film ne serait pas aussi savoureux, alors on lui pardonne bien volontiers.

Inclassable
C’est là que le film devient ubuesque. Ces 5 personnes vont alors reproduire à l’identique ce qu’il se déroule sur la station martienne, jusque dans les plus petits et futiles détails. Le spectateur se retrouve alors dans une place de voyeur, comme lorsqu’il regarde une télé-réalité. Cependant cette fois-ci ce n’est pas pour gagner une hypothétique somme d’argent, mais bel et bien pour faire la différence et vivre par procuration le voyage spatial, que ces 5 candidats sont réunis.
Si l’enjeu est de taille, nous observons finalement des êtres bien ordinaires, réalisant des tâches plutôt ennuyeuses qui prennent une tournure quasi schizophrénique chez eux, se questionnant à longueure de temps sur la manière dont ils doivent faire ou ne pas faire les choses, et s’exprimer avec un tel ou tel autre. Petit à petit, on s’engouffre dans cette psychose qui va mener l’équipe dans ses retranchements, jusqu’à un point de non retour, qui brisera l’équipe établie.
Science-Fiction ?
Le réalisateur et son équipe ont opté pour une approche artisanale, avec la réalisation d’une maquette pour les extérieurs de la station, le travail de substances liquides filmées en macro. Pour simuler la planète Mars, même Sara Mishara, à la direction photographique utilise le 35 mm pour un rendu plus analogique et ça marche.
Nous avons l’impression de voir la face B d’un grand film de Science-Fiction États-Uniens, tant on y retrouve tous les éléments qui constituent le genre. Pour autant, c’est bien l’aspect psychologique qui est travaillé ici, nous montrant par la même occasion que la bêtise humaine n’a pas de frontière.
Les acteurs sont tous très bons, même si on sent que les personnages secondaires pourraient avoir plus de place. D’ailleurs on ne dirait pas non à une adaptation en série, tant l’idée est originale et les personnages bien écrits. Il y a clairement matière à étendre ce qui nous a été proposé là, celà ne dépend plus que de vous, faites de ce film un succès pour que ce doux rêve soit possible.
Si vous n’êtes pas encore convaincu, il ne me reste plus qu’à vous dire que c’est un film à l’écriture ciselée, oscillant entre humour et inquiétude, une œuvre imprévisible, humaine, poétique et belle ; pas un film inoubliable, mais plaisant et étonnant.

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