The First Slam Dunk : Le meneur de jeu de Shohoku, Ryota Miyagi, joue toujours intelligemment et à la vitesse de l’éclair, contournant ses adversaires tout en gardant son sang-froid. Né et élevé à Okinawa, Ryota avait un frère aîné de trois ans de plus. Sur les traces de ce dernier, joueur local célèbre dès son plus jeune âge, Ryota est également devenu accro au basket. En deuxième année de lycée, Ryota fait partie de l’équipe de basket-ball du lycée Shohoku, aux côtés de Sakuragi, Rukawa, Akagi et Mitsui, et participe au championnat national inter-lycées. À présent, ils sont sur le point de se mesurer aux champions en titre, les joueurs du lycée Sannoh Kogyo.

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The First Slam Dunk
Takehiko Inoue a longtemps abandonné l’encre et la plume, l’artiste s’étant retrouvé en pleine panne artistique. En 2021, c’est cependant grâce au basket-ball, et notamment à sa série Real, qu’il a repris le dessin. Cette année, c’est une nouvelle fois ce sport qui l’a poussé à la création, et cette fois-ci du côté du cinéma. Pour sa première réalisation, l’artiste reprend son premier manga : Slam Dunk. Ce film d’animation japonais est sorti au cinéma le 26 juillet 2023.
Devenir meilleur
The First Slam Dunk nous amène sur le terrain de la finale inter-lycées entre Shohoku et Sannoh. C’est dans le cadre d’une rencontre si importante que le métrage va se porter sur la psyché des acteurs de cette finale. En effet, The First Slam Dunk est autant un film sur le basket-ball que sur la quête personnelle et collective de devenir meilleur.
Pour ce faire, le match est entrecoupé de flashback, liant ainsi les événements présents à ceux passés par un montage parallèle. Ces visions du passé sont essentiellement ceux du meneur de Shohoku, Ryota Miyagi. Possédant une importance moindre dans le manga – vis-à-vis d’autres membres de l’équipe –, c’est à travers lui que nous découvrons ses coéquipiers et ses adversaires.
Ici, c’est principalement son rôle de meneur qui est mis en avant, particulièrement sa compétence à distribuer le ballon et, à cet effet, la parole aux autres. Cette compétence est aussi bien due à sa personnalité qu’à son histoire que nous découvrons au fil de l’œuvre.
L’ombre du frère
Ryota est de base un jeune garçon vivant dans l’ombre de son grand frère décédé Sota. Il vivra dans la distance avec ses proches, en particulier sa mère.
Dans une situation si délicate impactant toute sa famille, Ryota ne prend pas ses responsabilités, reste distant, et n’est pas lui-même. Il transpose ça par le fait qu’il soit peu bavard et, par extension, qu’il ne s’ouvre pas aux autres.
Ces aspects de sa personnalité se retranscrivent dans sa relation avec l’équipe, mais aussi dans son basket. Sur le court, ses coéquipiers et entraîneurs lui ordonnent de ne pas « frimer », c’est-à-dire de ne pas s’exprimer.
Ce n’est qu’en entamant un parcours que nous pourrions définir d’ »initiatique » qu’il comprendra ses erreurs et qu’il souhaitera s’améliorer.
À l’image de la première séquence, il ne peut battre son frère, et restera longtemps enfermé entre ses jambes. Pour s’en défaire, et comme lors de leur entraînement, il devra non pas rester à terre, mais le passer.
Le bandeau rouge, souvenir de Sota, ne sera ainsi plus celui de ce dernier, mais celui de l’équipe et ce sera Ryota qui le portera.
La force du collectif
L’équipe de Shohoku est composée de personnalités fortes et distinctes. Au milieu d’un groupe si hétéroclite, Ryota deviendra le liant. Grâce à lui, ils dépasseront leurs individualités pour chercher la victoire non pas sur le court, mais au fond de leurs cœurs.
Dans cette optique, chaque joueur aura son propre développement positif orchestré par le jeune meneur. Il passe tout d’abord par la vision de Ryota sur la rencontre, avant que le meneur ne les laisser eux aussi s’exprimer.
Durant les premiers instants, il s’extasie face aux prouesses de ses coéquipiers, la réalisation prenant alors ce regard de « spectateur » en soulignant fortement les actions des joueurs. A contrario, lors des dernières minutes, l’équipe est davantage homogène avec un Ryota apportant lui aussi sa contribution, et une réalisation prenant de plus en plus le point de vue de ses coéquipiers.
Cela va de pair avec le jeu de Shohoku se tournant de minute en minute davantage vers le collectif. La caméra va alors s’éloigner pour offrir des plans moins serrés regroupant les joueurs. Néanmoins, ce n’est pas venu essentiellement de leur propre volonté.
Les joueurs de Sannoh sont leurs alter ego, en d’autres termes, ceux de Shohoku doivent affronter les individus qu’ils doivent devenir. Le lycée adverse possède un jeu collectif simple et efficace, et celui de nos héros va se calquer sur eux.
Jouer collectivement, en prenant leur exemple tout en y apportant leur propre recette, leur permettra de rivaliser avec ces « invincibles », voire même plus.

Un visionnage sportif
La finale entre Shohoku et Sannoh est aussi haletante qu’éreintante. Le spectateur est placé au centre du court et se voit presque jouer avec les joueurs. Nous voyions la fatigue se lire sur le visage des protagonistes et nous percevons chaque goutte de sueurs sur leur peau.
Nous sommes le sixième homme, celui auquel notre meneur Ryota donne la balle pour que nous aussi devenions meilleur. L’utilisation de la 3D, alors que nous aurions pu avoir des craintes, est ici nécessaire. La caméra se donne le droit de se balader de corps en corps en offrant une réalisation organique.
Un shonen réaliste
Bien que nous sommes dans une adaptation de manga, nous restons malgré tout sur un basket-ball ne s’éloignant pas de la réalité. Évidemment, cela reste rudimentaire puisque le métrage laisse volontairement de côtés les tactiques complexe. Ici, il est essentiel que ce soit efficace et surtout compréhensible de tous.
Subsiste cependant un écart : le money time. Durant ce temps si connu de ce sport, la musique se tue, le temps se suspend, ralenti puis s’accélère au rythme d’un cœur qui bat, dans un montage frénétique où se mêlent 3D et coups de crayon traditionnels.
Ce sont des dernières secondes irrespirables et, malgré tout ces effets, représente à la perfection la pression des joueurs durant cet instant crucial.
Elles condensent tout ce que nous avons pu ressentir durant le match et nous permet alors encore plus de nous identifier à l’équipe. The First Slam Dunk est tout simplement la représentation de l’esprit shonen dans tout ce qu’il a de plus réel.
La narration du mouvement
En tant qu’adaptation de shonen, narrativement parlant le métrage ne réinvente pas la roue en se basant sur des rebondissements connus et reconnus pour un manga de sport destinés aux jeunes garçons. Toutefois, le métrage tire sa force de sa forme, et base presque essentiellement son écriture sur celle-ci.
Effectivement, même en tant que néophyte dans l’univers de Slam Dunk, nous comprenons par le jeu des joueurs leurs relations et leurs mentalités. Le plan le plus représentatif de ceci est celui où nous contemplons le terrain dans un plan d’ensemble en contre-plongée.
Dans celui-ci, nous pouvons y voir un espace libre sur la droite. Rukawa est celui possédant le ballon et nous savons pertinemment qu’il s’engouffrera dans cet espace en allant contre le collectif. C’est alors qu’il se fera piéger car son alter ego s’attendait lui aussi à ce qu’il fasse cette action.
Les mouvements qu’ils font dans le match sont ainsi ceux qu’ils font dans la vie de tous les jours et ça, ça dépasse tout forme de dramaturgie.
La réussite d’Inoue d’introduire dans cette équipe ceux n’ayant jamais lu son œuvre, pour offrir une expérience cinématographique unique, est totale. Nous apprenons à connaître ces personnes jusqu’à créer un lien avec eux, tout comme eux le font dans le manga.
The First Slam Dunk est le film ultime pour les fans de l’œuvre originale, et la porte d’entrée parfaite pour ceux souhaitant la découvrir. En sortant du domaine de la bande-dessinée, cette première réalisation d’Inoue est digne des plus grandes NBA Finals. The First Slam Dunk est une rencontre en sept actes dont nous reparlerons les étoiles pleins les yeux lorsque nous en contemplerons une moins palpitante.

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